TUNIS, 6 jan 2010 (TAP)- La 2e session spéciale de formation organisée par l'institut de défense nationale au profit des auditeurs de l'institut de développement des compétences des hauts Fonctionnaires (IDCHF), a démarré mercredi à Tunis. M. Kamel Morjane, ministre de la défense nationale, a souligné, à cette occasion, l'importance du rôle de l'institut de défense nationale qui effectue des études et des recherches dans des domaines sensibles liés à la souveraineté, à la sécurité et à l'intégrité territoriale de la Tunisie. Il a souligné, à cet égard, que l'expérience et l'image de marque acquises par l'institut dans ce domaine constituent une plate-forme idoine pour l'enrichissement des connaissances sur la politique tunisienne en matière de défense et de sécurité, dans son acception globale et complémentaire. Cette session qui se poursuivra durant un mois, a-t-il indiqué, vise à contribuer au développement des compétences des auditeurs en matière de bonne gouvernance, de prise de décision et de consolidation des connaissances sur la réalité et la position de la Tunisie dans le monde ainsi que sur les objectifs de sa politique de défense. La session vise également, a-t-il poursuivi, à sensibiliser davantage à l'impératif de préserver la sécurité, l'intégrité et l'invulnérabilité du pays et à sauvegarder ses acquis. Il a exprimé, à cette occasion, sa considération et sa reconnaissance au Président Zine El Abidine Ben Ali, chef suprême des forces armées, pour la confiance et le soutien constant qu'il accorde à l'institut, à travers ses instructions judicieuses et le suivi permanent qu'il porte à la promotion de ses activités. Il a rappelé, à cet égard, l'attachement du Président de la République au renforcement des efforts de l'institut en matière de formation des hauts fonctionnaires, civils et militaires, à la promotion de son ouverture sur son environnement et à la consolidation de son rayonnement dans le but de sensibiliser davantage aux impératifs de défense et de sécurité. M. Kamel Morjane a donné un aperçu général de la politique adoptée en Tunisie dans le domaine de la défense, politique fondée sur des constantes fondamentales, conforme aux spécifités nationales tunisienne et à la position stratégique de la Tunisie en Méditerranéen, en tant que carrefour de civilisations et point de rencontre entre l'Europe, le Maghreb, l'Afrique et le monde arabe et islamique. La politique tunisienne dans le domaine de la défense est liée aussi, a-t-il affirmé, à des facteurs psychologiques, économiques, culturels, civilisationnels, scientifiques et technologiques ainsi qu'aux impératifs du développement et du progrès du pays. Il a ajouté que la Tunisie compte en premier lieu sur ses ressources propres, naturelles et humaines, pour assurer sa défense et pour édifier une société capable de sauvegarder, d'enrichir et de défendre ses acquis et de réaliser le développement global, dans la sécurité et la stabilité. Il a fait remarquer que la Tunisie considère que la défense et la sécurité du pays sont une responsabilité collective qui incombe à tous les tunisiens, sans exclusive, chacun selon ses aptitudes. Il a indiqué que la défense globale se fonde sur la mobilisation de toutes les potentialités et ressources du pays y compris les ressources humaines, dans le cadre d'un dispositif national cohérent dont l'objectif est de faire face à toutes les menaces éventuelles. M. Kamel Morjane a affirmé, dans ce contexte, que la politique de défense commence par l'action diplomatique préventive, soulignant que la politique étrangère de la Tunisie se caractérise par l'équilibre et la modération, et le rejet de toute forme d'alliances militaires. Il a ajouté que la diplomatie tunisienne se distingue aussi par l'appel constant à la paix, au règlement des conflits dans le cadre de la légalité internationale, au respect des conventions et des pactes internationaux et au refus de de s'engager dans la course aux armements. Après avoir passé en revue les fonctions sécuritaires assurées par l'armée nationale, le ministre a mis en relief la contribution de l'armée à l'impulsion de l'oeuvre de développement économique et social et à la diffusion de la science et du savoir, ainsi que sa participation aux missions de maintien de la paix dans le monde, à l'instauration de la légalité internationale, à l'accomplissement de missions à caractère humanitaire à l'intérieur et à l'extérieur du pays, à l'instar des actions de secours et de sauvetage, ainsi que différentes autres actions de solidarité conformément aux instructions du président de la République qui ne cesse d'appeler à consolider la solidarité internationale et à contribuer à faire régner la sécurité, dans son acception la plus large et dans ses dimensions régionale et internationale. Il a rappelé les constantes fondamentales adoptées par les forces armées dans l'accomplissement de leur mission soulignant l'attachement de l'armée nationale à développer ses compétences pour faire face aux menaces non-conventionnelles particulièrement le terrorisme et les catastrophes naturelles et environnementales, en veillant à être constamment au diapason des nouveautés scientifiques et technologiques et à travers la création et l'équipement d'unités spéciales dans ces domaines. M. Kamel Morjane a souligné que le succès de la politique de défense est tributaire de la sécurité intérieure, du développement et de la cohésion sociale. Au plan régional, a-t-il indiqué, cette politique doit être fondée sur des relations d'amitié, de solidarité et de bon voisinage alors que sur le plan international elle doit est basée sur la diplomatie préventive, le maintien de la paix, la coopération et la solidarité internationales. Il a, d'autre part, évoqué la question du service national affirmant que cette question fait l'objet d'un grand débat dans la société tunisienne, compte tenu de la désaffection des jeunes pour l'accomplissement du service national malgré tous les efforts consentis par le ministère de la défense nationale et l'adoption de multiples mesures et mécanismes d'encouragement. Le ministre de la défense nationale a affirmé qu'il revient à l'ensemble de la collectivité nationale d'apporter les solutions adéquates à ce phénomène de désaffection, évoquant la responsabilité qui incombe aux parents, aux éducateurs aux responsables des organisations et à l'administration. Il a ajouté que les organes de presse sont aussi appelés à conforter les efforts du ministère en vue de faire face à ce phénomène à travers la sensibilisation des populations ciblées, en particulier les diplômés de l'enseignement supérieur. Il a expliqué que le non-accomplissement du service national influe négativement sur la contribution de l'armée à l'effort national de développement, précisant que sur 26 mille jeunes diplômés du supérieur devant accomplir leur service national, seuls 100 diplômés se sont présentés. M. Afif Hendaoui, directeur de l'école nationale d'administration (ENA), s'était auparavant félicité de l'appui permanent dont bénéficient l'ENA et l'Institut de développement des compétences des hauts fonctionnaires, créé en 2007, mettant en exergue le souci constant du président Zine El Abidine Ben Ali de développer le rendement de l'administration publique, de promouvoir ses services et d'améliorer les compétences de ses cadres dans le but de réaliser les objectifs du prochain quinquennat 2009/2014 et d'instaurer une "administration moderne au service du citoyen et du développement".