TUNIS (TAP) - Les représentants des ministères de souveraineté ont tenu, vendredi, au palais du Gouvernement à la Kasbah la première rencontre d'information. Ces rencontres hebdomadaires, une initiative de la cellule de communication relevant du Premier ministère, se tiendront tous les mardis et vendredis pour faire la lumière sur les derniers développements de l'actualité. Répondant aux interrogations relatives aux poursuites judiciaires contre l'ancien président, les membres de sa famille et les symboles de la corruption, M. Kadhem Zine EL Abidine, représentant du ministère de la Justice, a souligné que la lenteur enregistrée dans le traitement de ces dossiers s'explique par les perturbations des institutions et du travail de la justice suite aux évènements qui ont accompagné la révolution, mais aussi en raison du souci d'assurer les garanties d'un jugement équitable. D'autre part, il a précisé que la justice n'a été saisie, à ce jour, d'aucun dossier provenant de la commission d'établissement des faits, par contre la commission chargée des affaires de corruption et de malversation a soumis à la justice 80 dossiers. Pour ce qui est des cas d'évasion de prisons, le représentant du ministère de la Justice a expliqué qu'une enquête a été ouverte à ce sujet, outre la révision du plan de sécurité des prisons. De son côté, le Colonel, Hichem El Moueddeb, représentant du ministère de l'Intérieur, a donné des éclairages sur les événements d'Errouhia. Il a indiqué que les terroristes (tunisiens et étrangers) se sont infiltrés dans le territoire tunisien à partir de la Montagne de Chaanbi. Les deux libyens arrêtés se sont introduits, a-t-il dit, dans le pays à partir du Sud. En ce qui concerne l'affaire du terroriste blessé qui aurait été traîné avec une corde, le représentant du ministère de l'Intérieure a indiqué que les forces de sécurité et l'armée sont contraints de procéder à ces pratiques pour prévenir le cas où l'un des terroristes serait porteur d'explosifs. Pour ce qui est des examens nationaux, il a indiqué que des unités spéciales seront chargées de sécuriser les 513 centres d'examen ainsi que les centres de correction et de collecte afin de garantir le bon déroulement des examens. Sur un autre plan, le Colonel El-Moueddeb a précisé que Oussama Achouri, qui aurait prétendu avoir été agressé par un agent de Sécurité, a refusé de se soumettre à un examen médical. Il a ajouté que les personnes qui ont participé avec Achouri aux actes de désordre ont déclaré n'avoir pas été victime d'agression lors de leur détention. Pour sa part, le Colonel Jelloul Laabidi, représentant du ministère de la Défense nationale a donné des éclairages sur la situation sécuritaire aux frontières tuniso-libyennes affirmant que la situation et sous contrôle. Il a précisé que toutes les mesures ont été prises pour assurer le contrôle des zones terrestres, aériennes et maritimes. En ce qui concerne la situation des réfugiés, le représentant du ministère de la Défense a mis l'accent sur les efforts humanitaires de la Tunisie depuis le déclenchement de cette crise. Il a indiqué que près de 400 mille réfugiés, dont 200 mille libyens, sont arrivés en Tunisie depuis le déclenchement de la crise. Actuellement, a-t-il précisé, 8 mille réfugiés résident dans les camps, dont 3500 libyens. Il a ajouté que 9 centres de secours ont été installés dans les différents camps outre un hôpital militaire et une unité médicale ambulante, ajoutant qu'aucun cas de maladies contagieuses ou épidémiques n'a été enregistré dans les camps. De son côté, le Général, Marouen Bouguerra, représentant de la justice Militaire, a précisé que la désignation d'un juge d'instruction au tribunal militaire pour examiner l'affaire de l'ancien président, Zine El Abidine Ben Ali, son ministre de l'intérieur, Rafik Bel Haj Kacem et le Général retraité, Jalel Boudrigua a été adoptée en vertu de la règle de compétence d'attribution dans la mesure où la justice militaire est compétente dans les affaires où l'une des parties est un agent de la sécurité intérieure. En ce qui concerne les évènements de Rouhia, il a indiqué que le dossier a été soumis au juge d'instruction militaire d'El Kef. Pour sa part, M. Tarek Amri, représentant du ministère des Affaires Etrangères a donné un aperçu des activités de la diplomatie tunisienne indiquant qu'à la suite des violations répétées de l'intégrité territoriale par les forces libyennes, la Tunisie a informé le Secrétaire général des Nations Unies des évènements qui se déroulent au Sud du pays. Il a ajouté que la Tunisie a transmis, via son ambassadeur à Tripoli, une protestation officielle aux autorités libyennes précisant que la Tunisie œuvre à traiter cette affaire avec sagesse et compréhension en raison des relations de fraternité unissant les deux peuples. Il a ajouté qu'en cas de poursuite des violations, le Gouvernement de transition agira conformément à la législation internationale.