• Les responsables des éventuels cas de torture seront traduits en justice et payeront pour leurs actes répréhensibles • La Tunisie est déterminée à respecter la décision de l'ONU interdisant à 18 membres de la famille de Gueddafi de quitter la Libye • La Tunisie a accueilli depuis le 23 février dernier 412.625 réfugiés dont 215.000 Libyens • Les recrutements dans la Fonction publique s'effectueront sous le signe de la transparence et de la clarté Deuxième round, hier, de la série de rencontres bi-hebdomadaires (les mardis et vendredis de chaque semaine) organisées par les cellules de communication gouvernementale relevant du Premier ministère, à l'intention des journalistes de la presse nationale qui rencontrent des représentants des ministères de souveraineté afin de plancher sur les développements de l'actualité nationale. C'est à M. Kadhem Zine El Abidine, représentant du ministère de la Justice, qu'est revenu l'honneur d'ouvrir le bal devant un parterre de journalistes que la petite salle réservée à l'événement n'est pas parvenue à contenir. M. Zine El Abidine a commencé par évoquer les déclarations des experts internationaux de l'Organisation mondiale contre la torture (l'OCT) insistant sur la poursuite de la pratique de la torture en Tunisie dans les prisons et les centres de détention (garde à vue). Il a notamment relevé qu'il n'est plus question «après la révolution de la liberté et de la dignité de passer sous silence ces pratiques inhumaines et que le gouvernement transitoire est déterminé à poursuivre et à déférer devant la justice tous ceux dont l'implication sera établie. Les procureurs de la République, dans la capitale ou dans les régions sont habilités à recevoir les requêtes des citoyens sur cette question et à ordonner les investigations nécessaires». Il a précisé, dans le même contexte, que deux affaires sont actuellement en cours d'examen : la première concernant un responsable de prison à Médenine accusé de torture d'un prisonnier, la deuxième remet en cause, à Tunis, au début des années 90, la mort de l'ingénieur en informatique Marouane Ben Zineb dont la famille accuse le président déchu de l'avoir assassiné après qu'il eut découvert, par le biais du réseau Internet, les rapports que Ben Ali entretenait avec les services secrets israéliens. A propos des commissions rogatoires envoyées aux Emirats Arabes Unis et au Qatar concernant les poursuites engagées contre le président déchu, son épouse et les membres de leurs familles, il a précisé que ce sont des commissions complémentaires, celles initiales ont été acheminées depuis la première semaine de la fuite du président déchu. Pour ce qui est de la participation, aujourd'hui mercredi 25 mai 2011, d'une délégation du ministère de la Justice (représentant le département des affaires pénales) au siège de l'Interpol à Lyon, il a indiqué qu'elle s'inscrit dans le cadre de l'activation des mandats d'arrêt lancés contre le président en fuite ainsi que contre les autres prévenus. 412.625 réfugiés Revenant sur les information publiées dans plusieurs journaux tunisiens et étrangers à propos de la présence de certains membres de la famille de Gueddafi (plus particulièrement sa femme Safia et sa fille Aïcha) sur le sol tunisien, M. Samir Toumi, chef de sous-direction à la Direction des frontières et des étrangers au ministère de l'Intérieur, a infirmé catégoriquement ces informations estimant qu'elles sont nulles et sans fondement. «La Tunisie a déjà exprimé son engagement à respecter les décisions de l'ONU relatives à interdire à 18 membres de la famille Gueddafi de quitter la Libye». Quant aux personnalités du gouvernement libyen qui traversent la frontière tunisienne, il a relevé que leur passage est «ordinaire et que leurs noms ne figurent pas sur la liste onusienne». Le commandant Mokhtar Ben Nasr, représentant du ministère de la Défense nationale, a, quant à lui, brossé, dans son intervention, un tableau sur la situation dans le Sud du pays se caractérisant par «le calme et la stabilité sous la supervision et le contrôle de l'Armée nationale qui veille à la protection des frontières». Il a précisé que depuis le 23 février 2011, la Tunsie a accueilli 412.625 réfugiés de diverses nationalités dont 215 mille Libyens. «Actuellement, ils sont 8.800 réfugiés dont 2.440 Libyens disposant de toutes les commodités sanitaires et même d'écoles dans la mesure où l'on cherche à faire éviter aux jeunes écoliers parmi les réfugiés de rater leur année scolaire», a-t-il ajouté sans omettre de signaler que les frictions et les tensions et les difficultés constatées dans le camp de Choucha sont relatives au lent rythme de rapatriement des réfugiés érythréens et soudanais, frictions qui sont à l'origine des incendies qui ont fait 4 victimes dimanche dernier. Pour M. Samir Lazaâr, directeur général du développement régional au ministère du Développement régional, «la visite effectuée, lundi 23 mai, par huit ministres au gouvernorat de Sidi Bouzid suivie de la tenue du Conseil de développement de la région couronnée par l'annonce d'un faisceau de programmes et de projets au profit de la région (moyennant une enveloppe globale de 91 millions de dinars) s'inscrit dans le cadre des visites que les membres du gouvernement entreprendront dans les régions, d'une manière périodique et régulière, dans le but de répondre aux préoccupations de ces régions et de mettre en place des programmes qui répondent à leurs besoins et à leurs spécificités». Dernier intervenant,M. Karim Méjri, représentant du ministère de la Formation professionnelle et de l'Emploi. Il a notamment traité du décret-loi du 27 avril relatif au recrutement dans la Fonction publique sous le signe de la transparence et de la clarté. Il a insisté sur les critères qui seront pris en compte lors du concours sur dossier : l'année d'obtention du diplôme, la situation familiale, l'appartenance à une région dite prioritaire, etc.