TUNIS (TAP) - "Le festival des Droits humains et des Cultures du Monde de L'Hay-Les-Roses, (banlieue parisienne) s'est voulu depuis sa création en 2008-2009, un espace de rencontre, d'échange et d'ouverture, loin de l'aspect "entertainment" ou festif classique" c'est par ses propos que M. Georges Boukoff, directeur-fondateur du Festival a introduit cette manifestation, lors d'une conférence de presse tenue, vendredi matin, au Centre national d'art vivant au Belvédère, poumon vert de la capitale. Se rappelant de son séjour 2008 en Tunisie, ce musicien, était venu en quête d'un véritable partenariat pour créer un festival. Sa rencontre, au hasard, avec Youssef Reqiq, président du festival international d'arts plastiques de Maharès, a été à l'origine de la naissance de cette manifestation, ouverte à toutes les expressions et à tous les créateurs, d'ici et d'ailleurs. Les artistes sont la conscience de la Révolution En fêtant cette année sa troisième édition, du 18 au 26 juin 2011, l'organisateur a voulu rendre un hommage, bien particulier, à la révolution tunisienne, car "j'estime que cette révolution aura un impact géopolitique et une influence sur le cours de l'Histoire aussi importante que la chute du mur de Berlin". Préférant un langage "politique plutôt que diplomatique", il a tenu à souligner le rapprochement étroit entre les expressions artistiques et culturelles en général et les droits humains. D'ailleurs, dit-il avec humour et sagesse à la fois, "Les philosophes de Lumière et les intellectuels arabes ont durant l'Histoire de l'Humanité forgé les grandes idées du progrès. Et si les artistes sont la conscience de la révolution, je pense aussi que l'axe du centre du monde, pour moi, part de l'Hay-les-Roses, vers Maharès en passant par le Centre national d'art vivant du Belvédère". Indépendant, ce festival qui se tient cette année sous le thème "Liberté couleur d'Homme", se veut une occasion non pas pour inviter des vedettes mais des talents afin de partager leurs visions. "Ce n'est pas un festival de riches" rétorque-t-il, mais il est né dans une banlieue parisienne, un quartier à forte population d'immigrés, en assurant toute l'année des activités de formation et d'apprentissage artistiques en faveur des jeunes immigrés. En accueillant toutes les disciplines artistiques et intellectuelles provenant de la Tunisie, l'objectif étant aussi de montrer que la Tunisie n'est pas synonyme, seulement, d'immigrés mais aussi de talents et de créateurs. En attendant que le "Marché de l'art" soit une réalité palpable et non pas un rêve prémonitoire, indique, la jeune directrice du Centre, Sana Tamzini, les actions de coopération sont bien concrètes. Ainsi, le jumelage avec le festival international d'arts plastiques de Maharès, explique son directeur, M. Youssef Reqiq, constitue une sorte de continuité d'une jeunesse: celle d'un festival français qui a 3 ans et un tunisien qui a 24 ans. Présentant son exposition "Transparence", qui se tiendra du 20 au 26 juin à l'hôtel de ville de L'Hay-les-Roses. Il a relevé que les recettes iront au village d'enfants SOS Maharès. Cette exposition se déplacera au mois de juillet à New York et Washington, et ce, avec le soutien de l'association "Les amis de la Tunisie". Une rencontre du ministre de la Culture tunisien, M. Ezzeddine Bach Chaouch est, également, prévue le 19 juin avec "les citoyens des deux rives" français d'origine tunisienne, binationaux et immigrés tunisiens. La programmation du festival l'Hay les roses sera marquée le samedi 18 juin par l'inauguration de l'exposition "L'arbre de la Liberté" accueillant 40 peintres tunisiens. Elle sera suivie d'un concert du chanteur et luthiste tunisien, Mohamed Bhar. Le dimanche 19 juin, le public pourra découvrir une autre exposition baptisée "Le carnaval aux couleurs des enfants de L'Hay-les-Roses et de Maharès", initiée par des élèves des deux centres d'arts plastiques des deux villes dont 19 enfants de Maharès âgés entre 3 et 14 ans. Côté cinéma, une projection du documentaire "Redeyef: Le combat pour la dignité" (34 mn) produit et réalisé par le Comité National de soutien à la population du bassin minier est prévue le 20 juin au cinéma La Tournelle. Cet événement est organisé en partenariat avec la Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR).