TUNIS (TAP)- La Tunisie célèbre vendredi à l'instar de la communauté internationale la journée mondiale de la lutte contre la désertification qui correspond au 17 juin de chaque année depuis le sommet de la terre à Rio en 1992. La Tunisie avait adopté toutes les conventions émanant de ce sommet qui a marqué le tournant historique dans la prise de conscience internationale des problématiques auxquelles les ressources naturelles sont confrontées. Le phénomène de la désertification est l'un des plus importants fléaux environnementaux qui menace environ 2,1 milliard d'individus dans plus de 100 pays, et cause la perte de près de 700 km2 par an de terres agricoles. La Tunisie souffre de la désertification du fait de son appartenance au continent africain qui figure en première place sur la liste des continents souffrant de ce phénomène. En effet l'Afrique comprend environ 32% des zones désertiques dans le monde ce qui empêche plusieurs pays africains d'atteindre les objectifs de développement du millénaire (OMD). La Tunisie ne bénéficie que de 200 millimètres de pluies par an ce qui a un impact direct sur ses ressources naturelles lesquelles sont également affectées par l'ampleur des changements climatiques que le monde connaît aujourd'hui. Selon les dernières études près de 80% des terres de la Tunisie sont fragilisées en raison de plusieurs facteurs dont l'érosion marine, la salinité, les longues périodes de sécheresse et l'utilisation de techniques agricoles inadéquates. Face à l'ampleur des défis et l'importance de la dimension de la protection prospective, dans la lutte contre la désertification, un programme national de lutte contre la désertification a démarré depuis 1998 dans le cadre d'un système cohérent de gestion durable des ressources naturelles, outre la création du conseil national et des comités régionaux de lutte contre la désertification. DES programmes d'action régionaux de lutte contre la désertification ont ainsi été mis en place. Ils concernent les gouvernorats du centre et du sud et ce, en plus de la détermination de l'état de la désertification en Tunisie afin de mieux définir les plans d'intervention et de mettre en place les programmes et projets de développement mettant l'accent sur les spécificités des terres et l'amélioration de leur rendement. L'accent a été mis sur l'aménagement des cours des oueds, la protection des terres de l'érosion marine moyennant la création de 700 lacs collinaires en vue d'alimenter les nappes profondes. Compte tenu de l'efficience des programmes de boisement dans la lutte contre la désertification et la conservation n du sol, il a été procédé à l'amélioration du couvert végétal pour atteindre plus de 13% .Actuellement, outre la mise en place d'un réseau d'aires protégées dont le nombre a atteint 43 aires couvrant environ 7% Du territoire national. La banque nationale des gènes a oeuvré à collecter des milliers d'échantillons de gènes et à rapatrier notamment ceux capables de s'adapter aux spécificités géographiques et naturelles des zones arides et semi-arides. Eu égard aux montants faramineux que la mise en oeuvre des plans d'action sectoriels d'adaptation au changements climatiques nécessite, la Tunisie a appelé à l'impératif de conférer davantage d'efficience aux mécanismes de solidarité internationale et à renforcer les programmes d'amélioration des compétences au niveau national, au transfert des technologies propres et à la promotion des systèmes de veille. La Tunisie continue, en outre, à moderniser les systèmes de recherche scientifique, à consolider les centres de recherche spécialisés, à augmenter le nombre d'associations environnementales qui constituent un partenaire efficace dans l'exécution de plusieurs initiatives et projets en rapport avec la gestion des ressources naturelles. Le pays veille également à promouvoir ses relations de coopération internationale et régionale dans le domaine de la lutte contre la désertification. Ainsi les efforts ont été axés, dans le cadre de la coopération nord-sud-sud, sur la formation de spécialistes dans le domaine de la gestion des ressources naturelles au profit de plusieurs pays africains et arabes.