MANAMA (TAP) - Le Bahreïn a condamné mercredi à la prison à perpétuité huit dirigeants politiques, des opposants, accusés de complot en vue de renverser le gouvernement. Vingt et un dirigeants d'opposition étaient jugés pour leur rôle lors des grandes manifestations du début de l'année, dont six par contumace. Parmi les condamnés figure le dissident chiite Hassan Mouchaimaa. Ce chef du parti d'opposition Hak avait pu rentrer d'exil au printemps après avoir été gracié par le roi au sujet de précédentes accusations de préparation de coup d'Etat. A aussi été condamné à la réclusion à perpétuité Abdel Wahab Hussain, chef du Wafa, autre mouvement ayant réclamé en février et mars, comme le Hak, l'abolition de la monarchie et l'instauration d'une république. Ibrahim Charif, dirigeant sunnite du parti laïque de gauche Waad, a été condamné à cinq ans de prison. Comme le Wefak, premier parti chiite de Bahreïn, le Waad avait réclamé des réformes dans le royaume, où ont eu lieu plusieurs manifestations d'envergure. Au total, quelque 400 personnes ont été traduites en justice pour leur rôle dans les manifestations, a affirmé le Wefak au début du mois, et certaines ont été exécutées. Après le verdict, les accusés ont, selon des témoins, levé le poing et promis de continuer à réclamer des réformes "de manière pacifique". L'agence de presse officielle a rapporté qu'ils étaient accusés de "tentative de renverser le gouvernement par la force en liaison avec une organisation terroriste à l'étranger", allusion voilée à l'Iran. Un dialogue politique doit être organisé en juillet avec l'opposition, sous l'égide du roi Issa ben Hamad el Khalifa. Lors d'une conférence de presse, le Wefak s'est dit inquiet pour la bonne tenue de ce dialogue après les condamnations de mercredi et n'a pas exclu de boycotter les discussions. Bahreïn a réprimé la contestation en mars avec l'aide de ses voisins du Golfe.