TUNIS (TAP) - "Les révolutions arabes entre l'amorce d'un processus et les tentatives de contournement, la Tunisie comme modèle", tel est le thème de la conférence tenue, samedi, à l'initiative du Parti communiste ouvrier tunisien (PCOT) dans le cadre des journées culturelles organisées en marge des travaux de son congrès national (22-24 juillet). Plusieurs communications ont été faites à cette occasion, dont notamment, celle de l'écrivain syrien Salama Kila et le responsable du département d'étude et de recherche du Front populaire pour la libération de la Palestine, Ghazi Sourani, ainsi que plusieurs personnalités nationales et des militants de la société civile. S'exprimant lors de cette conférence, M. Jalloul Azouna, secrétaire général du parti populaire pour la liberté et le progrès et animateur de cette conférence, a souligné qu'en dépit de la relance des voies d'exercice de la liberté intellectuelle et politique, force est de constater que le paysage tunisien post-révolutionnaire est encore en butte aux forces rétrogrades et contre-révolutionnaires, mettant en garde contre la production d'une nouvelle dictature sous d'autres appellations et qualifications. De son côté, M. Salama Kila a évoqué le processus de la révolution tunisienne qui a "ouvert des perspectives prometteuses pour une nouvelle ère arabe". Il a, à ce propos, mis en garde contre les menaces auxquels s'expose le processus de la révolution, indiquant que les peuples se sont révoltés à l'heure où la classe politique n'était pas prête à amorcer un changement politique fondamental, ce qui n'a pas permis une alternative politique aux régimes en place. Il a relevé que la classe politique a entretenu un discours politique en rupture totale avec les conditions de vie des citoyens, soulignant qu'il ne peut y avoir de stabilité sans véritable changement au niveau des visions de la classe politique vers la reconsidération du rôle des classes populaires marginalisées. Pour sa part, M. Ghazi Sourani a souligné que la spontanéité qui a caractérisé les révolutions constitue la matérialisation du profond refus du peuple du despotisme et de l'injustice. Il a fait remarquer que l'étape de transition démocratique est la plus difficile étape sur la voie du changement car elle exige un avant-garde populaire qui a pour mission, le suivi vigilant du processus de concrétisation des objectifs de la révolution. L'intervention de Ghazi Sourani s'est voulue également une analyse critique et explicative de la pensée de gauche qui souffre, selon lui, de certains handicaps conceptuels en raison de son enfermement idéologique qui l'a éloignée des préoccupations et des aspirations des peuples. Il a appelé à combler ce fossé par le biais d'une vision économique, sociale, culturelle et politique qui se fonde sur la réalité sociale et qui accompagne la volonté de changement. D'autres interventions se sont intéressées aux défis qu'affronte la révolution tunisienne et les tentatives de contournement dont elle peut faire l'objet. Ont été abordés également des questions inhérentes à la stratégie du Parti communiste ouvrier tunisien pour l'étape à venir et la dynamisation de son rôle à travers sa présence sur le terrain et les programmes qui répondent aux exigences de la réalité politique et sociale.