TUNIS (TAP) - Des organisations et des associations féminines ont appelé, lors d'un rassemblement tenu, lundi à la place de la Kasbah à Tunis, à lever toutes les réserves formulées par le Gouvernement tunisien au sujet de la Convention internationale sur l'élimination de toute forme de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW) A cet égard, Balkis Mechri-Allagui, Vice-présidente de la Ligue tunisienne de défense des droits de l'Homme (LTDH) a mis l'accent sur la nécessité d'insérer les droits de la femme dans le texte de la constitution en se référant aux conventions internationales. Pour sa part, Turkia Chebbi, de l'Union syndicale des travailleurs du Maghreb arabe (USTMA) a souligné, dans le même contexte, que des luttes marginales ont fait dévier la révolution de ses objectifs et de sa véritable voie, précisant que "en dépit d'une sérieuse et effective participation de la femme à la révolution de la dignité et de la liberté, il n'en reste pas moins que la polémique politicienne risque de menacer les droits de la femme". De son côté, la Présidente de l'Association pour l'égalité et la parité, Faïza Skandrani, a exprimé son total refus d'une "instrumentalisation politique" des droits de la femme observant qu'"il existe un plan visant à porter atteinte à ses droits". Elle a relevé que la Tunisie a toujours appelé à un Islam modéré, en harmonie avec son époque. C'est dans cette même optique que Saloua Guiga, Secrétaire générale de l'Association, a rappelé que les droits de la femme est un acquis datant des années 1950 et qu'il ne peut faire, maintenant, l'objet d'aucune aliénation. "Il ne peut y avoir de démocratie en l'absence de droits de la femme qui constituent une partie intégrante des droits de l'homme", a-t-elle dit, mettant également l'accent sur la détermination de son association à s'opposer à tout courant politique qui oeuvrerait à réduire les droits de la femme ou à la marginaliser. Parmi les organisations et association féminines ayant participé à cette manifestation, on cite l'Association des femmes tunisiennes pour la recherche et le développement (AFTURD), la Commission nationale de la femme ouvrière de l'UGTT, l'Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD) et le Comité "Femme" d'Amnesty International, section de Tunis.