TUNIS (TAP) - Les travaux de la conférence nationale sur la réforme des services de sécurité se sont poursuivis, vendredi, pour la deuxième journée consécutive, avec plusieurs communications traitant des questions de "la sécurité humanitaire", du "déploiement sécuritaire", de "la police de proximité" et de "l'adéquation entre sécurité, développement, et démocratie". Les interventions se sont articulées autour des moyens de promouvoir les services de sécurité nationaux, de les moderniser et d'améliorer leur relation avec le citoyen en consacrant les concepts de la police de proximité et de la sécurité humanitaire et en enlevant des plans de développement locaux, les entraves du passé par une redéfinition du rôle que jouera dans le futur le ministère de l'intérieur. Le colonel Samir Tarhouni, chef des unités spéciales de la police, a indiqué que le rendement des services de sécurité, est entravée par de multiples difficultés, héritées de l'ancien régime, et qui influent sur les relations entre forces de sécurité et citoyens, marquées, le plus souvent, par une certaine tension. Une situation, a-t-il ajouté, qui s'est répercuté sur l'efficacité du déploiement sécuritaire. Les principales difficultés, selon M. Tarhouni, consistent en le recrutement appelant à améliorer les conditions de recrutement au niveau des corps de sécurité, à améliorer les programmes de formation et à ouvrir des perspectives professionnelles au profit des agents de l'ordre, en améliorant leurs conditions sociales, en développant l'infrastructure au niveau des centres et des postes de police, en plus de la création de structures neutres pour évaluer l'action sécuritaire. Des experts participants à cette conférence ont indiqué que le service sécuritaire doit être appréhendé dans le cadre des politiques de l'Etat en matière de modernisation de ses structures et à répondre aux besoins et aspirations de ses citoyens, précisant que le concept de la sécurité humaine est fondamental dans le rapprochement de la sécurité du citoyen et des besoins effectifs de la société. Le débat s'est focalisé autour de plusieurs thèmes, dont la sécurité moderne et le non-recours à la force, la persistance de plusieurs phénomènes de violence sécuritaire en Tunisie et les moyens permettant de les endiguer, la nécessité de réformer le secteur de la sécurité à long terme sur des bases scientifiques ainsi que le rôle essentiel dévolu aux instances d'autocontrôle, parlementaires et associatives dans la promotion de l'action sécuritaire et le respect de ses règles et principes. Les questions relatives à l'utilité de la création d'un ministère de la sécurité intérieure, le changement de l'ancien système du développement local, la réforme sécuritaire et les exigences constitutionnelles, législatives et politiques ont été également débattues lors des travaux de cette conférence. M. Lazhar Akremi, ministre délégué auprès du ministre de l'Intérieur chargé des réformes, a déclaré à l'agence TAP, que la conférence nationale sur la réforme de la sécurité qui a entamé ses travaux, jeudi, balisera la voie à l'action d'une instance nationale pour la réforme dont la mission essentielle est de mettre en place un système sécuritaire démocratique au service du citoyen. Des communications seront faites, samedi, dans le cadre de cette conférence sur "l'expérience française en matière d'unification des corps de police et de la garde", "la régulation éthique de l'activité des services de police" et le "rôle des services secrets en matière de sécurité économique".