7 Affaires renvoyées devant la chambre d'accusation et les autres en suspens TUNIS (TAP) - Les juges d'instruction du tribunal de première instance de Tunis ont clôturé les enquêtes dans 22 affaires de corruption financière impliquant le président déchu, son épouse et certains de ses proches, a annoncé, mardi, le représentant du ministère de la Justice, Kadhem Zine El Abidine. Lors de la rencontre périodique de la cellule de l'information du Premier ministère avec les médias, le représentant du ministère de la Justice a indiqué que sept affaires ont été, d'ores et déjà, renvoyées devant la chambre d'accusation, en attendant de transmettre progressivement les autres affaires. Après avoir effectué les interrogatoires nécessaires, auditionné les témoins et dressé les constats dans plusieurs domaines, la première affaire a été renvoyée devant la chambre d'accusation, affaire dans laquelle sont impliqués le président déchu, deux anciens ministres du transport et de l'industrie, un des conseillers du président et Moncef Trabelsi, a précisé le représentant du ministère de la Justice. Les chefs d'accusation adressés aux personnes impliquées portent sur plusieurs infractions et abus de pouvoir, notamment, à travers la conclusion de marchés suspects dans plusieurs secteurs, dont, le marché du transport de produits pétroliers par voie maritime. La 2ème affaire renvoyée devant la chambre d'accusation, a ajouté M. Kadhem Zine El Abidine, est relative à la mauvaise gestion dans la société Télécom et dans laquelle est impliqué l'ancien PDG de la dite société ainsi que Jalila trabelsi (sœur de Leila Trabelsi, épouse du président déchu) et une deuxième personne. Les chefs d'accusation adressées à ces personnes, a-t-il précisé, portent sur l'attribution illégale de marchés, le recours à des manœuvres frauduleuses dans la conclusion des contrats et le non-respect des délais requis pour leur conclusion, ainsi que l'implication dans des infractions financières ayant grevé l'entreprise, ce qui a occasionné une perte financière de deux milliards et demi de Dinars pour la société Telecom. Le représentant du ministère de la Justice a relevé que la 3ème affaire, relative au président déchu, son gendre Sakhr Materi, sa fille Nesrine, l'ancien ministre de la Défense et des cadres du gouvernement, est relative à la corruption financière et immobilière autorisée par voie de décret présidentiel émis en 2005, en vertu duquel un bien immobilier relevant du domaine public archéologique de l'Etat situé à Sidi Bousaid a été déclassé en domaine privé de l'Etat. M. Kadhem Zine El Abidine a évoqué, à ce propos, le changement de la vocation du bien immobilier et sa cession par le ministère des Domaines de l'Etat à l'Agence foncière de l'habitat (AFH)) avec un prix modique estimé à 104 milles 850 dinars, qui à son tour l'a revendu à Sakhr Materi, moyennant une valeur dépassant de peu le montant précité. La valeur marchande réelle du bien immobilier est estimée à 26 millions de Dinars par les experts, a-t-il indiqué, ce qui constitue une atteinte manifeste au patrimoine archéologique et aux ressources du pays. L'instance judiciaire, a-t-il indiqué, a ouvert une information judiciaire dans des crimes d'atteinte aux biens publics, poursuivi, également, leurs auteurs et engagé les procédures nécessaires afin de les poursuivre, en adressant par voie écrite, des correspondances aux autorités concernées, tels le ministère de la Culture et autres départements. Par ailleurs, le représentant du ministère de la Justice a donné des précisions sur la situation des prisonniers en Tunisie et leur traitement par les instances judiciaires. Il a, également, évoqué les mandats d'amener internationaux émis contre plusieurs anciens responsables, dont Saida Agrebi.