TUNIS (TAP) - Une conférence de presse a été organisée, mardi, par l'Ordre national des avocats tunisiens, pour présenter la position des avocats vis-à-vis de la situation actuelle des magistrats, faire la lumière sur les relations entre l'Ordre national des avocats tunisiens et la Commission d'investigation sur les affaires de corruption et de malversations ainsi que pour présenter l'observatoire "Chahed" pour le contrôle du processus électoral. A ce propos, le bâtonnier de l'Ordre Abderrazak Kilani a expliqué que la question de la réforme de la magistrature intéresse toutes les composantes de la société, dans la mesure où cette institution constitue le principal garant de la loi et des libertés. Il s'est dit également étonné de voir "le ministère de la Justice ne prendre aucune mesure pour dévoiler les dépassements commis par certains magistrats, sous l'ancien régime". Par ailleurs, Me Kilani a rappelé la proposition du juge Mokhtar Yahiaoui de créer un collectif juridique pour enquêter et suivre les affaires de corruption et de dépassements et de le doter de tous les mécanismes nécessaires pour se consacrer à cette responsabilité. Le bâtonnier a, dans ce sens, fait part de son mécontentement face à la commission d'investigation sur les affaires de corruption et de malversations qu'il a qualifiée de "rebut de l'époque de Ben Ali", précisant que "cette commission ne peut aucunement s'attribuer les prérogatives des magistrats". D'autre part, il a déclaré que plusieurs correspondances ont été adressées à cette commission, afin de communiquer à l'Ordre les dossiers des avocats impliqués dans des dépassements sous le régime du président déchu, faisant remarquer que l'ordre national des avocats n'a pas eu jusqu'à présent une suite favorable. Par ailleurs, le porte-parole de l'Observatoire "Chahed", Dhia Mourou, a présenté ce mécanisme créé à l'initiative de l'Association tunisienne des jeunes avocats, faisant remarquer que l'observatoire est composé de nombreuses structures professionnelles et composantes de la société civile. La création de cet observatoire, a-t-il ajouté, a pour principal objectif de favoriser la réussite du processus électoral, d'apporter une assistance juridique aux électeurs et aux candidats et d'assurer la formation d'observateurs pour la surveillance et l'organisation du scrutin.