TUNIS (TAP) - Le rapport sur le développement dans le monde 2012: "égalité des genres et développement" a été présenté, lundi, à Tunis, lors d'un séminaire organisé par la Banque africaine de développement (BAD) et la Banque mondiale (BM), éditrice du rapport. Présentant les grandes lignes du rapport, Mme Aline Coudouel, membre de l'équipe de rédaction du rapport, a indiqué que, malgré les réalisations accomplies dans le domaine de la promotion de l'égalité des genres, plusieurs écarts persistent encore dans le monde,«écarts, qui, a-t-elle dit, ne disparaissent pas avec la croissance économique». Ces inégalités concernent, essentiellement, le capital humain, la ségrégation des activités économiques, les inégalités au niveau de l'accès à la propriété des biens, les obstacles freinant la prise de décision des femmes dans les sphères privée et publique et les écarts de rémunération et de productivité. En effet, a-t-elle soutenu, nonobstant l'amélioration notable du taux de scolarisation des femmes, par rapport aux hommes dans le monde (nombre des femmes inscrites aux universités a été septuplé au cours des 20 dernières années), le taux de participation de la femme dans le marché du travail demeure faible (5% dans la région MENA) et leur rémunération demeure en deçà de celle de l'homme. Pour palier à ces inégalités, le rapport propose plusieurs recommandations et réformes qui sont à même d'élargir les opportunités économiques de la femme et de lutter contre la perpétuation des disparités entre les hommes et les femmes d'une génération à une autre. Les solutions présentées ont pour objectifs de donner plus de temps libre à la femme (services de garderie d'enfants, changements institutionnels pour changer les normes et responsabilités pour le travail domestique..), de promouvoir la voix des femmes dans les choix relatifs à la vie privée et dans la société et de réduire les écarts en matière d'accès aux intrants (terre, crédits..). Sur ce dernier point, Mme Coudouel a fait savoir que le fait d'accorder aux agriculteurs et agricultrices les mêmes chances d'accès aux ressources productives, pourrait entraîner un accroissement de la production agricole de l'ordre de 2,5 à 4%. Dans son intervention, M.Abdelhamid Triki, ministre de la Planification et de la Coopération internationale, a indiqué que la non parité homme-femme, constitue un obstacle de taille au développement économique, relevant que la Tunisie ne cesse de s'employer dans le sens de la promotion de la femme dans les différents domaines et l'institution de l'égalité effective entre les hommes et les femmes. Il a affirmé que la proclamation du principe de parité, sur les listes de candidature aux élections de la constituante (23 Octobre 2011), augure de cette approche de renforcement du rôle de la femme dans la société et représente un nouveau pas vers la consécration des droits de la femme favorisant sa participation effective à l'œuvre démocratique. Les efforts seront axés, au cours de la prochaine période, a fait savoir le ministre, sur l'adoption d'une nouvelle approche budgétaire intégrant la dimension genre visant l'optimisation de l'utilisation des crédits budgétaires. Des programmes de formation seront, également, mis en œuvre afin d'améliorer les qualifications des femmes et de promouvoir la femme rurale pour favoriser son intégration dans le processus de développement. La finalité recherchée est de consolider la présence de la femme dans les différents domaines économiques et d'atteindre la parité entre les hommes et les femmes à tous les niveaux.