ROME (TAP) - Le chef du gouvernement italien sortant Silvio Berlusconi s'est dit prêt dimanche soir à soutenir un gouvernement technique, tout en promettant de rester impliqué dans la vie politique italienne, notamment au Parlement. «Nous sommes prêts à favoriser les efforts du président de la République (Giorgio Napolitano) pour donner immédiatement au pays un gouvernement au profil technique», a déclaré M. Berlusconi dans un message télévisé quelques minutes seulement avant la nomination de l'ex-commissaire européen Mario Monti pour lui succéder. « Nous ferons notre devoir. Nous ferons front commun pour sauver l'euro et l'Union européenne, mais l'Italie doit faire les réformes nécessaires », a-t-il ajouté. Dans cette intervention solennelle, enregistrée au Palais Chigi, siège du gouvernement, et diffusée au moment précis où M. Napolitano convoquait M. Monti, le Cavaliere, 75 ans, a précisé qu'il n'était pas question pour lui de retraite politique. «Je redoublerai mon engagement au Parlement et dans les institutions pour rénover l'Italie. Je ne me rendrai pas tant que je n'aurai pas rénové l'architecture de l'Etat», a-t-il dit, après dix ans au pouvoir en 17 ans de vie politique. «J'ai remis ma démission par sens de la responsabilité et de l'Etat, pour éviter à l'Italie une nouvelle attaque de la spéculation financière», a-t-il dit, se déclarant «triste» que ce «geste responsable et généreux ait été accueilli par des sifflets et des insultes». Dans le même registre émotionnel, il a «remercié ceux qui nous ont donné affection et soutien jusqu'à maintenant ». Reprenant les termes mêmes qu'il avait employés lors de son entrée en politique en 1993, il a répété, comme pour boucler une boucle, «l'Italie est le pays que j'aime».