Le Temps-Agences- Une semaine cruciale pour sortir de la crise politique s'ouvre en Italie avec une rencontre demain entre le président de la République Giorgio Napolitano et le chef de la droite Silvio Berlusconi qui exige des élections immédiates dont la gauche ne veut à aucun prix. "Si nous n'obtenons pas des élections, je suis convaincu que des millions de personnes se rendront à Rome pour les réclamer", a déclaré une nouvelle fois dimanche M. Berlusconi. M. Napolitano, qui souhaiterait la formation d'un gouvernement de transition, le temps de faire adopter une réforme électorale avant un nouveau scrutin, a une marge de manœuvre très étroite pour tenter de convaincre la droite et son leader, l'ex-chef du gouvernement (2001-2006). L'importance des consultations "est croissante", a estimé le chef de l'Etat alors que les tractations qui reprennent aujourd'hui doivent se conclure demain avec les responsables politiques les plus importants. Outre M. Berlusconi, il recevra aussi demain le patron du centre-gauche et maire de Rome, Walter Veltroni. Le tir de barrage de la droite et les divisions internes de la gauche, accrues par la démission de Romano Prodi jeudi dernier, rendent d'autant plus difficile la tâche de M. Napolitano. "Perdre du temps à discuter d'une loi électorale que le Parlement n'a pas été en mesure d'approuver en 18 mois, c'est ne pas avoir à cœur les intérêts du pays", a critiqué Gianfranco Fini, chef d'Alliance Nationale (droite conservatrice), pointant le doigt sur les divisions de la gauche qui n'a pas réussi à se mettre d'accord sur un nouveau mode de scrutin. A l'issue des consultations qui doivent se terminer demain soir, M. Napolitano a le choix entre la formation d'un gouvernement de transition, ou, en cas d'hostilité de la majorité des partis à cette solution, dissoudre le parlement et convoquer des élections. Il pourrait cependant choisir une troisième option, celle de confier à une personnalité un "mandat exploratoire" pour une poursuite des consultations pendant quelques jours supplémentaires, selon la presse. La droite a déjà prévenu que ce scénario ne changerait rien. Presque toute la gauche réclame un gouvernement de transition pour modifier la loi électorale, mais semble déjà se résigner à des législatives anticipées.