TUNIS, 28 jan 2010 (TAP) - L'Agence de Promotion des Investissements Agricoles (APIA) vient de réaliser une étude sur l'agriculture biologique intitulée «instauration d'un label BIO et positionnement des produits BIO tunisiens sur le marché international». Les principales recommandations de cette étude suggèrent la mise en place d'une stratégie de promotion des produits BIO tunisiens sur les marchés locaux et étrangers, l'institution d'un label tunisien dans ce domaine et la mise en place d'un mécanisme pour sa gestion. L'étude dont les résultats ont été présentés, jeudi, à Tunis, dans le cadre d'un séminaire co-organisé par l'UTAP (Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche) et le Centre technique de l'agriculture biologique sur «la promotion des produits BIO », recommande de mieux faire connaître les spécificités de ces produits et de renforcer leur écoulement sur les marchés intérieurs et extérieurs, et ce, à travers la garantie d'un approvisionnement régulier et la promotion d'un label national des produits BIO. 2011: augmenter le volume des produits bio à l'export La Tunisie envisage, dans ce domaine, de labelliser, sur une période trois ans, 50 produits et de garantir la crédibilité du label tunisien au plan international dans l'objectif d'obtenir sa reconnaissance définitive à l'échelle mondiale. Sur le plan local, l'objectif est de faire passer, d'ici 2018, la part des produits bio dans le marché des produits alimentaires à 1%. Les objectifs ciblés en matière d'exportation consistent à porter le volume des produits bio de 10 000 tonnes en 2008 (pour une valeur de 63 millions de dinars) à 18 250 tonnes en 2011, pour une valeur de 136 millions de dinars. Pour réaliser ces objectifs, des actions seront menées pour développer les quantités d'huile d'olive conditionnée de 400 tonnes en 2008 à 1600 tonnes en 2011. Il s'agit également de porter les quantités d'huile d'olive en vrac de 6 000 tonnes en 2008 à 11 000 tonnes en 2011. Les quantités de dattes exportées seront également augmentées de 2 300 tonnes en 2008 à 4000 tonnes en 2011 tout en révisant les prix en coordination avec les opérateurs concernés outre la diversification des circuits de distribution. L'étude propose, à cette fin, un plan d'actions pour promouvoir le secteur de l'agriculture biologique moyennant des financements de l'ordre de 2700 mille dinars dont 450 000 dinars pour la création d'une structure de gestion chargée de la promotion et du développement de l'agriculture bio. Elle préconise également l'identification d'autres bailleurs de fonds étrangers et des sources locales de financement, notamment, par le biais du Fonds de développement de la compétitivité du secteur agricole et de la pêche et le Fonds d'accès aux marches extérieurs (FAMEX). Intervenant, M. Mabrouk Bahri, président de l'UTAP a souligné la nécessité de tirer le meilleur profit des mesures décidées par le chef de l'Etat en faveur du secteur et d'œuvrer à améliorer le positionnement des produits agricoles BIO sur les marchés intérieurs et extérieurs. Il a rappelé les récentes décisions présidentielles prises en faveur de l'agriculture biologique (27 janvier 2010), revenant sur les objectifs fixés dans le cadre du programme présidentiel «ensemble, relevons les défis» concernant le doublement des superficies consacrées aux cultures biologiques. Il s'agit de les porter de 300 000 hectares actuellement à 500 000 hectares en 2014, sachant que ces superficies étaient estimées à seulement 300 hectares en 1997. La Tunisie 2ème en Afrique en matière de cultures biologiques M. Bahri a souligné que la Tunisie est parvenue, grâce aux résultats enregistrés dans ce domaine, d'être classée première dans le monde arabe, 2ème en Afrique et 24ème dans le monde en matière de cultures biologiques. Le responsable a appelé à redoubler d'efforts pour développer ce secteur, en particulier, à travers la diversification des produits, le renforcement de leur présence sur les marchés locaux et l'adoption de nouvelles techniques de transformation, de conditionnement et d'exposition de manière à leur conférer une valeur ajoutée. Il a aussi recommandé l'accroissement des programmes de recherche scientifique, de formation et de vulgarisation, l'objectif étant de mieux encadrer les agriculteurs et de les initier aux techniques des cultures biologiques.