TUNIS, 12 fév. 2010 (TAP) – "Les moyens de mettre en œuvre les mesures présidentielles relatives au secteur de l'agriculture biologique", tel est le thème de l'atelier de travail, tenu vendredi à Tunis, à l'initiative du ministère de l'Agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche et l'Union Tunisienne de l'Agriculture, de la pêche (UTAP). L'organisation de cet atelier vise à faire connaître les perspectives offertes à l'agriculture biologique, notamment à la lumière des mesures décidées par le Chef de l'Etat le 27 janvier 2010, afin de permettre à ce secteur de drainer davantage d'investissements et conférer une plus value aux produits agricoles tunisiens. La Tunisie, qui se caractérise par sa diversité biologique et climatique et ses différents modes d'agriculture, aspire à améliorer la compétitivité de l'agriculture biologique et le revenu des producteurs, à augmenter les exportations de ce secteur et à préserver les ressources naturelles. Produits bio : pour un environnement sain M. Abdessalem Mansour, ministre de l'Agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche, a affirmé à l'ouverture de cet atelier que le choix de l'agriculture biologique est un choix constant compte tenu des avantages préférentiels qu'ils présent aux niveaux de la qualité de la production, ce qui est de nature à renforcer la balance alimentaire, le processus de développement agricole et rural en général et contribuer à préserver l'environnement et la santé du consommateur. Il a passé en revue les différentes mesures présidentielles, notamment l'augmentation du plafond de la subvention annuelle consacrée au contrôle et à la certification en faveur des producteurs membres des groupements de développement, des coopératives et des groupements professionnels, de 5 mille à 10 mille dinars par an, outre l'organisation annuelle de «la semaine du produit biologique tunisien ». Il s'agit également de la préparation d'une étude en vue d'adopter un plan de promotion des produits biologiques sur les marchés intérieurs et extérieurs ciblés, l'adoption d'un programme de développement de l'utilisation de ces produits dans le secteur touristique et la création d'une commission nationale pour la programmation, l'évaluation et le suivi des travaux de recherche ayant trait à l'agriculture biologique ainsi que l'élargissement de l'expérience du réseau des écoles dans les champs dans les principales Zones de production. Agriculture bio: la production a doublé de 200% en 2009 L'agriculture biologique, dont les bases juridiques ont été jetées en 1999, s'étend actuellement sur 285 000 hectares contre 18 600 hectares en 2002. La production de ce secteur a doublé de 200% en 2009. Elle a atteint en 2008, environ 170 000 tonnes contre 9 000 tonnes en 2002. Quant aux intervenants, ils ont atteint 1792 en 2008 contre 481 intervenants en 2002. M. Abdessalem Mansour a souligné la nécessité d'exploiter à bon escient ce modèle de développement agricole, d'autant plus que la tendance sur le plan international table sur une augmentation de la demande sur les produits agricoles biologiques. Il a rappelé que la stratégie ordonnée par le chef de l'Etat vise à porter à 500 000 hectares les superficies consacrées aux cultures biologiques à l'horizon 2014. Elle a également pour objectif de garantir une présence constante des produits Bio tunisiens sur les marchés intérieurs et extérieurs, à en doubler le volume des exportations à l'horizon 2016 et à renforcer les programmes de recherches et d'encadrement. Le ministre a fait remarquer que les parties concernées ont entamé la mise en œuvre des nouvelles mesures présidentielles. Les régions ont été chargées dans ce cadre d'élaborer leurs programmes spécifiques et une commission technique a été créée au sein du ministère de l'Agriculture. Sa mission est d'assurer le suivi de la mise en œuvre des décisions prises dans le domaine de l'agriculture biologique. Améliorer les capacités de production et de commercialisation des produits Bio M. Mansour a appelé à accroître le nombre de projets d'agriculture biologique dans le cadre du partenariat, l'objectif étant d'attirer davantage d'investisseurs étrangers, de tirer profit des transferts technologiques et d'accéder à de nouveaux marchés. M. Mabrouk El Bahri, président de l'Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche (UTAP) a indiqué, pour sa part, que les nouvelles décisions présidentielles exigent un surcroît d'efforts de la part de tous les intervenants du secteur (structures d'appui, entreprises, administration, producteurs, transformateurs, exportateurs et chercheurs), et ce, pour réaliser les objectifs escomptés au niveau de la production, la commercialisation et l'exportation. L'action doit être axée, prochainement, a-t-il dit, sur la diversification de la production biologique, jusqu'à ce jour limitée et la garantie de l'approvisionnement régulier, pour garantir sa présence dans les grands espaces commerciaux. Il a appelé les producteurs à adhérer aux structures professionnelles comme étant la meilleure démarche pour améliorer les capacités de production et de commercialisation des produits Bio, recommandant l'intensification des programmes de recherche scientifique, de formation et de vulgarisation et la création d'une synergie entre le secteur de l'agriculture biologique et les industries agroalimentaires, l'objectif étant de valoriser le produit Bio au niveau de la transformation et de l'emballage.