TUNIS (TAP) - La danseuse de flamenco Rosario Toledo a fait crépiter, mercredi soir, la scène du théâtre municipal, avec ses chaussures aux talons cloutées, accompagnée au chant de José Valencia et de Miguel Iglesias à la guitare, un spectacle intitulé ''Ahora'' (Maintenant), organisé par l'Institut Cervantes pour célébrer la journée mondiale du flamenco (le 16 novembre). Face à un public nombreux, en présence notamment de l'ambassadeur d'Espagne en Tunisie, ces trois artistes espagnols ont interprété des chants puisés du patrimoine traditionnel andalou avec textes inspirés du poète espagnol Manuel Machado. Démarrant avec un style de chant ou ''palo'' appelé ''solea'' ou solitude, Rosario Toledo entre en scène portant une robe en satin noir. Le visage est sombre, presque figé, ses gestes sont à la fois brusques et mélancoliques, le mouvement rapide est en parfaite communion avec le jeu presque violent de la guitare et du chant puissant et amer de José Valencia. Le tableau est solennel. Durant ce spectacle, la chorégraphie, la musique et le chant changent peu à peu et finissent délicatement par s'adoucir. Cette évolution s'exprime notamment par le changement de costumes de la danseuse, le style de chant qui devient plus sensuel et de la musique qui devient plus vibrante, parfaitement interprétée par le guitariste Miguel Iglesias. Rosario Toledo a ouvert le bal en noir et mais à la clôture elle a porté une somptueuse robe de flamenco d'un rouge flamboyant. Ses cheveux sont en fleurs, le tout magnifié par une traîne interminable qu'elle fait langoureusement tournoyer autour d'elle. Ses bras se relèvent, se rapprochent et s'enlacent dans la grâce d'un cygne, ses doigts se rapprochent, et s'éloignent. Cette femme fleur s'unit et se fond dans sa robe tel une fleur dans un bouquet de roses rouges passion. C'est le tableau ''alegrias y Berteria'' (joie et allégresse) qui marqua la clôture de cette soirée.