TUNIS (TAP) - "La priorité des priorités, aujourd'hui, au niveau du système financier est de changer le marché obligataire qui ne s'adapte plus au niveau de développement de notre pays", a affirmé M. Mustapha Kamel Nabli, Gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie (BCT). Intervenant, samedi, à l'occasion de la tenue de la 26ème édition des Journées de l'entreprise, M. Nabli a insisté sur l'impératif d'introduire des réformes institutionnelles et fonctionnelles au niveau dudit marché, pour plus d'efficacité. Analysant la situation du marché, le Gouverneur de la BCT a décelé plusieurs insuffisances liées, essentiellement, à la flexibilité et à la transparence. Selon le gouverneur de la BCT, les réformes à engager s'avèrent nécessaires dans la mesure où le système financier tunisien en général souffre des mêmes lacunes, et ce en dépit des réformes engagées, au cours des dernières années. Il a proposé à cette fin, de mener une "grande révolution financière", devant toucher toutes les composantes de ce marché (banques, bourse, assurances, intermédiaires en bourse…) en vue d'en améliorer les modalités de fonctionnement. L'objectif recherché est de développer le paysage financier de la Tunisie. Dans cette perspective, des groupes de travail ont été créés dans les différentes structures financières et reçu pour missions de décerner les lacunes dans un premier temps et d'identifier, dans un second temps, les nouvelles stratégies à mettre en place à cette fin, a-t-il indiqué. Abordant la situation économique du pays, M. Nabli a avancé que "la situation actuelle du pays est très difficile", relevant l'enjeu de recourir à l'ensemble des mécanismes disponibles (politique monétaire, budgétaire…), pour surmonter cette situation. Il a rappelé, à ce titre que la BCT, dont la marge de manœuvre est devenue limitée, a baissé à deux reprises, cette année, le taux d'intérêt directeur de 4,5 pc à 4 pc et à 3,5 pc, en vue de soutenir les entreprises en difficulté en particulier et de préserver le tissu économique du pays en général.