BEJA (TAP) - La célébration du centenaire de la naissance de l'artiste peintre Ammar Farhat a été marquée, le week-end écoulé, par la tenue à Béja, au sein de l'ancienne Eglise, d'une exposition de cet illustre peintre, natif de Béja, organisé par le ministère de la Culture, représentée par la délégation régionale de la Culture. Cette exposition a comporté 35 tableaux de l'artiste, parmi les acquisitions de l'Etat, couvrant une longue période de l'activité de Ammar Farhat, allant de 1943 jusqu'à la fin des années 70. Ces oeuvres témoignent des différentes étapes du parcours de cet artiste et montrent l'évolution de ses techniques de peinture, car, au niveau du contenu, l'artiste est resté fidèle à ses sujets préférés ayant trait à la vie rurale, à la classe ouvrière et à certains aspects de la vie sociale et quotidienne. Profitant de ses visites dans plusieurs ateliers de peinture à Tunis où il a vécu dès son jeune âge, Ammar Farhat (l'autodidacte) a approfondi son travail et maintenu son exigence de mieux peindre compositionnellement, chromatiquement et graphiquement. Cette manifestation-hommage qui a été suivie par un public nombreux, amateur des arts plastiques, a comporté aussi des ateliers s'inspirant des oeuvres de Ammar Farhat, destinés aux enfants et aux amateurs, avec la participation de peintres professionnels dont Brahim Azzabi et Abdelmajid Ben Messaoud. Par ailleurs, une table ronde a été organisée, à cette occasion, avec la participation des artistes peintres Abdelmajid El Bekri et Ali Znaïdi et le critique et historien de l'Art Houcine Tlili. Les participants ont évoqué le parcours artistique de Ammar Farhat et sa place par rapport aux artistes de l'Ecole de Tunis de peinture, en particulier, et dans l'histoire de l'Art plastique tunisien contemporain, en général. Dans ce cadre, Abdelmajid El Bekri a, dans son intervention, parlé de ses souvenirs à Tunis concernant Ammar Farhat quand celui-ci fréquentait le Café de Paris, à la fin de sa vie, en compagnie d'artistes et écrivains connus dont notamment le critique littéraire Taoufik Baccar. El Bekri a tenu à souligner que Ammar Farhat (1911-1987) malgré son analphabétisme, était doté d'une intelligence naturelle exceptionnelle et d'une grande culture sociale, ce qui lui été d'un grand secours, dans sa démarche picturale, souvent en rapport avec la vie quotidienne, et déclinée avec une force expressive admirable.