Le gouvernement Jebali a procédé, samedi soir 07 janvier, à des nominations à la tête des principaux médias publics. Il s'agit notamment de celles concernant la nomination de rédacteurs en chefs des journaux «La Presse» et «Essahafa», la nomination du directeur de l'information à la Télévision tunisienne ou à l'agence TAP. Ces nominations ont entraîné dès dimanche les protestations d'organisations professionnelles qui dénoncent une soumission au diktat politique. L'INRIC (Instance nationale pour la réforme de l'information et de la communication) s'est dit « surprise » de ces nouvelles nominations. L'instance dénonce vivement ces décisions qui ont été prises en l'absence de concertations avec les parties concernées. Elle estime que cette attitude est en contradiction avec le processus de transition d'une information publique inféodée vers une information publique, démocratique, pluraliste et indépendante. L'INRIC se dit étonnée par de telles décisions qui sont diamétralement opposées aux pratiques en vigueur dans les démocraties. Elles rompent les promesses tenues par le Chef du gouvernement de se conformer aux normes internationales dans le domaine. Ce qui est surprenant, ajoute l'INRIC, est que ces nominations ne se sont pas limitées aux postes administratifs mais elles se sont étendues aux services de rédaction, ce qui constitue un retour aux pratiques de contrôle et de censure et à la soumission au diktat politique. Selon l'instance, ce mode de prise de décision adopté par le gouvernement est un pas en arrière au moment où les structures professionnelles et les instances de l'information s'affairent à présenter des visions et des recommandations en conformité avec les normes internationales garantissant l'indépendance des établissements médiatiques du pouvoir exécutif.