TUNIS (TAP) - Le rideau est tombé vendredi soir au Théâtre municipal de Tunis sur la 15ème session des Journées théâtrales de Carthage (JTC) qui avait démarré le 6 du mois. Le spectacle de clôture consiste en la pièce « Tu vois ce que j'ai vu ? » mise en scène d'Anouar Châafi et production du centre des arts dramatiques et scéniques de Medenine, en présence du ministre de la Culture Mehdi Mabrouk, du ministre du Tourisme, de nombreux amateurs du 4ème art et des hôtes du festival. L'initiative de confier la soirée de clôture à une pièce théâtrale venue de l'intérieur du pays est une première saluée par les observateurs et les gens du métier qui ne cessent de recommander la consécration de la décentralisation culturelle. Cette œuvre s'inscrit dans un théâtre qui fait l'éloge de la diversité tout en faisant appel à des formes esthétiques nouvelles. Dans ce théâtre en mouvement, l'expression corporelle et l'art du mime jouent un rôle important qui relègue parfois la parole au second plan. « Tu vois ce que j'ai vu ? » est un spectacle ayant pour thème l'émigration vers l'autre rive. Un poète qui se sent à l'étroit dans son époque partage l'embarcation de candidats à l'exil. Leur barque subit des avaries et dérive durant plusieurs jours. Le poète se retrouve alors dans un hôpital mais à une autre époque. Le rêve et la réalité, le réel et le virtuel se mêlent. La pièce est réalisée d'après de textes et des poèmes de l'écrivain tunisien Kamel Bouagila qui réside en France. L'interprétation est assurée par un groupe de comédiens et comédiennes qui ont fait des stages au centre des arts dramatiques et scéniques de Medenine. Musique de Brahim Bahloul. Cette 15ème session des JTC s'est déroulée sous le thème « le théâtre célèbre la révolution », avec la participation de plusieurs troupes théâtrales de Tunisie, des pays arabes, africains et européens, outre l'Iran. Les représentations ne se sont pas limitées à la capitale, mais les JTC sont allées vers les villes qui ont avec le théâtre une mémoire et une histoire : Le Kef, Sousse, Medenine, Sfax, Gafsa. Le festival est resté fidèle à ses traditions d'où l'organisation de rencontres et colloques portant sur le théâtre et ses diverses problématiques esthétiques, matérielles et autres, outre la tenue d'expositions photographiques dédiées à la mémoire des hommes de théâtre et aux vedettes du 4ème art. Cette session a célébré aussi les arts plastiques à travers l'affiche du festival intitulée « le marionnettiste », une œuvre signée de l'artiste Adel Megdiche. Elle a également rendu hommage à la femme artiste et créatrice et accueilli, à bras ouverts, de nombreux hôtes arabes, africains et étrangers, en signe de considération à l'Art et à la culture partout dans le monde.