BEYROUTH (TAP) - Le président syrien Bachar al Assad a annoncé dimanche une amnistie pour les crimes commis depuis le début du soulèvement contre son régime il y a dix mois. En visite au Liban voisin, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a demandé au dirigeant syrien de mettre fin à la répression, qui selon l'Onu a fait plus de 5.000 morts depuis le 15 mars 2011 et se poursuit malgré l'envoi le 26 décembre d'observateurs de la Ligue arabe dans le pays. Les ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe examineront le 22 janvier les conclusions de ces observateurs, rapporte l'agence de presse égyptienne Mena. Ils devront se prononcer sur la suite à donner à cette mission. Au Liban, Ban Ki-moon a de nouveau lancé un appel au chef de l'Etat syrien. « Aujourd'hui, je dis à nouveau au président Assad: il faut mettre un terme à la violence. Il faut arrêter de tuer votre peuple », a dit le chef des Nations unies lors d'une conférence consacrée aux réformes politiques. « Depuis le tout début des (...) révolutions, en Tunisie, en Egypte ou ailleurs, j'ai appelé les dirigeants à écouter la voix de leur peuple », a ajouté Ban. « Certains l'ont fait et ils en ont tiré les bénéfices. D'autres non, et ils le paient aujourd'hui », a poursuivi le diplomate sud-coréen. A Damas, l'agence de presse Sana a rapporté qu'Assad avait accordé une amnistie « pour les crimes commis dans le cadre des événements depuis le 15 mars 2011 jusqu'au 15 janvier 2012 ». Cette offre valable jusqu'à la fin du mois concerne les déserteurs de l'armée, les personnes arrêtées pour détention d'arme ou pour des actes de violence. Pour l'opposition, cette amnistie n'a guère de sens car la plupart des prisonniers ne sont même pas inculpés et sont détenus dans des lieux secrets, sans aucun contact avec l'extérieur.