TUNIS (TAP) - «Les produits de cession des sociétés confisquées peuvent constituer un capital initial pour aménager les infrastructures dans les régions intérieures et attirer les investisseurs étrangers », a déclaré, à la TAP, M. Fadhel Abdelkafi, président du conseil d'administration de la Bourse des valeurs mobilières de Tunis (BVMT). Un montant de près de 2 milliards de dinars, pourrait en effet provenir de la cession de ces sociétés, a affirmé M. Abdelkafi. Le responsable qui intervenait jeudi, à Tunis, au cours de la conférence nationale sur le développement, a précisé que ces ressources, qui proviendraient d'un programme de privatisation qu'il préconise, pourraient faire l'objet d'un fonds de capital d'investissement géré par l'Etat. De son côté, M. Abderrazak Zouari, représentant de l'Union bancaire pour le commerce et l'industrie (UBCI) a souligné que «le pays a besoin, aujourd'hui, d'une véritable stratégie de développement régional laquelle accroîtra la vitesse de convergence entre les régions». «Cette stratégie doit être élaborée et discutée, pour faire ensuite l'objet d'un consensus, car le développement régional doit être décidé par les structures locales et non par le gouvernement», a ajouté M. Zouari. La stratégie en question doit s'articuler autour de trois « clés de répartition», à savoir la cohésion du territoire, l'efficacité et la compétitivité. Selon M. Taoufik Rajhi, universitaire, le gouvernement doit répartir le budget de développement régional entre les régions selon des clés d'allocations. Ces clés doivent répondre aux principes d'efficacité, d'équité, de justesse, de transparence et de simplicité. M. Salah Hannachi, président de l'association Atlas (association tunisienne pour le leadership, l'auto développement et la solidarité), a évoqué le problème de l'administration tunisienne, qui est, selon ses dires, «une administration coloniale», faite pour contrôler les citoyens et non pas pour les servir. Il a ajouté que celle-ci constitue "les coûts fixes de la gestion de l'économie». Les participants à cette journée ont recommandé de soulever le problème des statistiques régionales en Tunisie, avec pour finalité de fournir des données exhaustives sur les différentes régions en vue d'un développement régional plus équitable.