TRIPOLI (TAP) - Des combats ont éclaté mercredi entre des milices rivales dans le centre de Tripoli, la capitale libyenne, rapporte un journaliste de Reuters présent sur place. Des tirs à l'arme lourde et à l'arme légère retentissaient dans le secteur de la plage d'El Saadi. La route menant à la plage a été fermée et une colonne de fumée s'élève au-dessus du quartier. Un responsable du ministère de l'Intérieur a précisé que les combats opposaient des miliciens originaires de la ville de Misrata, l'un des bastions de la révolte l'an dernier contre l'ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, et d'autres venus de Zentane. Début janvier, des affrontements dans la capitale entre des miliciens locaux et des combattants originaires de Misrata avaient fait quatre morts. Le président du Conseil national de transition (CNT), Moustapha Abdeljalil, avait alors déclaré que le pays risquait de sombrer dans la guerre civile si les milices révolutionnaires ne rentraient pas dans le rang. Tripoli ressemble à une mosaïque de fiefs se trouvant chacun entre les mains de milices différentes. La police est quasiment invisible et on ne distingue non plus aucune trace de la nouvelle armée nationale. Deux grandes milices sont issues de Tripoli même. L'une est dirigée par Abdel Hakim Belhadj, un islamiste, l'autre est contrôlée par Abdoullah Naker, ancien ingénieur en électronique hostile à Belhadj. Des milices étrangères à la capitale sont aussi actives dans Tripoli, telles que celle de Zentane, qui contrôle l'aéroport international. Les milices de Misrata se sont en partie retirées du centre de Tripoli mais maintiennent une présence dans les faubourgs de l'est de la capitale tandis que des combattants de la minorité berbère sont également présents dans certains quartiers.