TUNIS (TAP) - Dans le cadre des animations pour la jeunesse et le large public, et ce pendant plus de deux mois, la Médiathèque Charles de Gaulle déclinera la thématique du conte à travers une douzaine de films d'animation, de courts et longs métrages. Le cycle des projections débutera le samedi 18 février 2012, avec «Les contes de la nuit» de Michel Ocelot. Ce long-métrage d'animation 3D (1h24 min) «aborde des thèmes très durs, qu'on ne trouve que très rarement dans le cinéma d'animation: l'amitié, l'amour et la mort, très rarement représentée dans les dessins animés" (propos du réalisateur). Sorti le 20 juillet 2011, le film a été présenté en compétition officielle au Festival international du film de Berlin en 2011. Raconter une histoire en silhouettes noires, tout en ombres chinoises, confirment, écrit Nouvel Obs, "le génie de plasticien et de coloriste de Michel Ocelot" dont le "film mêle lieux, histoires et époques au fil des récits enchanteurs des personnages". Cinq ans après Azur et Asmar, un merveilleux conte sur la tolérance qui mélangeait 3D et 2D, cette nouvelle féerie en 3D de Michel Ocelot constitue selon le magazine de cinéma français "Première" une création "atypique où le réalisateur pousse encore plus loin l'expérimentation grand public. Il s'agit une nouvelle fois de théâtre d'ombres (comme dans Princes et Princesses), mais mis en relief, soit le mariage contre nature entre un univers tout à fait plat -celui des silhouettes découpées- et la profondeur de champ". En effet, dans cette richesse visuelle qui donne à voir l'action se passer "à l'époque médiévale ou au temps des Aztèques, en Afrique ou au Tibet, Ocelot ne perd jamais de vue l'essence des contes qui consiste à transmettre des valeurs par le biais de paraboles simples. Les six histoires en question, bâties sur un schéma récurrent (un gars, une fille), défendent un idéal de générosité et d'intégrité, pourfendent le calcul et le mensonge, dénoncent les fanatismes et les dictatures. Ocelot ne prend surtout pas les enfants pour des imbéciles. Il ne leur donne aucune explication de texte. Il sait pertinemment que le propre des contes est de stimuler l'intuition et d'inviter à la réflexion -mieux à la parole-» ajoute le magazine. D'ailleurs, le merveilleux petit théâtre d'ombres de Michel Ocelot, écrit "Le Monde" est une balade aux quatre coins de la culture mondiale, en jouant avec les accents de ses personnages, le style graphique et les musiques». S'intéressent à plusieurs civilisations, à tous les paysages, tous les arts, toutes les filiations, toutes les époques et aux contes de partout «J'ai un goût extrême pour l'agencement de petites mécaniques qui se mettent à tourner joliment. Ce sont des cadeaux que j'offre aux gens" écrit le réalisateur dans une note d'intention qui se cache derrière tous ses films. Le film d'animation «les contes de la nuit» est d'après le synopsis l'histoire «d'une fille, d'un garçon et d'un vieux technicien qui se retrouvent tous les soirs dans un petit cinéma qui semble abandonné, mais qui est plein de merveilles. Les trois amis inventent, se documentent, dessinent, se déguisent. Et ils jouent toutes les histoires dont ils ont envie dans une nuit magique où tout est possible : les sorciers et les fées, les rois puissants et les garçons d'écurie, les loups garous et les belles dames sans merci, les cathédrales et les paillotes, les villes d'or et les forêts profondes, les flots d'harmonie de chœurs immenses et les sortilèges d'un seul tamtam, la méchanceté qui ravage et l'innocence qui triomphe...»