NIAMEY (TAP) - Le gouvernement nigérien a émis dimanche un avertissement mettant en garde ses ressortissants contre les risques potentiels d'un voyage en Libye en raison des milices actives dans la région. Les tensions sont en hausse entre Niamey et Tripoli en raison du refus du Niger d'extrader Saadi Kadhafi, l'un des fils du dirigeant déchu Mouammar Kadhafi. Deux Nigériens ont été tués et onze autres ont été blessés en Libye le 24 février lorsque leur véhicule s'est renversé après avoir été pris en chasse dans le désert. Plusieurs autres attaques d'immigrants nigériens s'étaient déjà produites auparavant, selon le gouvernement. "Le ministère des Affaires étrangères (...) et le ministère de la Sécurité publique découragent vivement tout déplacement en Libye en raison d'attaques menées par des milices indépendantes échappant à tout contrôle", a fait savoir le gouvernement via un communiqué lu à la radio. Les immigrants nigériens cherchent depuis des années à se rendre en Libye pour y trouver un emploi, voire un tremplin vers l'Europe. Lors de la révolution ayant abouti l'an dernier au renversement puis à la mort de Mouammar Kadhafi, son fils Saadi a trouvé refuge au Niger. Le 10 février, il a appelé dans une interview les Libyens à se préparer au "soulèvement à venir". Tripoli a prévenu que ces propos tenus sur le territoire nigérien étaient de nature à compromettre la relation bilatérale. Niamey a de son côté promis de renforcer la surveillance autour de Saadi Kadhafi, tout en soulignant ne pas pouvoir l'extrader vers un pays où il risquait la peine de mort.