TUNIS (TAP) - Inscrire dans la future constitution tunisienne une loi sur la protection des migrants, promouvoir le rôle de la société civile et des ONG en vue d'éliminer les pratiques discriminatoires à l'encontre de cette catégorie et combattre le trafic de migrants, telles sont les principales recommandations issues du colloque international sur "les migrations en Tunisie après le 14 janvier", organisé les 1er et 2 mars 2012 à Tunis. Les participants à cette rencontre, tenue, à l'initiative du forum Tunisie pour les droits économiques et sociaux en collaboration avec la fondation Friderich Elbert, l'Institut arabe des doits de l'Homme et l'Institut Français de Tunisie ont appelé à réviser les politiques européennes d'immigration. "Les droits fondamentaux, universellement, reconnus des migrants quelque soit leur statut juridique doivent être pleinement protégé" a affirmé Nadia Dhaouadi, universitaire à la clôture des travaux de ce colloque. Depuis la chute de Ben Ali et de son régime, près de vingt six mille migrants tunisiens sont arrivés sur l'île italienne de Lampedusa, située à moins de 150 kilomètres des côtes tunisienne contre quatre mille en moyenne chaque année. En Italie, ils sont, aujourd'hui, près de 100 mille en situation irrégulière sans compter les treize mille tunisiens qui ont récemment quitté pour la France qui abrite déjà plus de 30 mille sans papiers tunisiens. Selon les données fournies par l'Office des tunisiens à l'étranger (OTE), la moitié des migrants tunisiens à travers le monde (près 1.100.000) ont la double nationalité. Plusieurs participants ont appelé à engager des poursuites judiciaires en cas de violation du droit du travail des migrants tunisiens et à adopter des lois pénales interdisant les pratiques discriminatoires. Les participants ont, également, appelé à réviser les accords signés entre la Tunisie et ses partenaires sur les travailleurs migrants conformément au droit applicable en matière des droits de l'Homme.