LE BARDO (TAP) - La commission des droits et libertés de l'Assemblée nationale Constituante s'est réunie mardi avec les présidentes de l'Association "Liberté et équité" Imen Trigui et du Conseil national pour les libertés en Tunisie (CNLT) Sihem Ben Sedrine. Imen Trigui a évoqué "la poursuite des cas de torture en Tunisie après les élections du 23 octobre et la formation d'un gouvernement légitime", exprimant son "étonnement devant l'absence d'une décision politique claire qui se prononce sur la question des prisons secrètes en Tunisie". Elle a souligné que le comportement de l'appareil sécuritaire n'a pas changé par rapport à l'ancien régime "malgré une volonté affichée de réformer ce secteur et d'améliorer ses rapports avec les citoyens". Elle a assuré qu'elle a été récemment menacée de mort à cause de ses investigations sur les prisons secrètes, affirmant que la Tunisie "est devenue aujourd'hui un champ actif pour les services de renseignements étrangers". Elle a appelé à l'ouverture des dossiers des martyrs de la révolution et à la promulgation des législations y afférentes, ainsi que la réparation des injustices subies par les prisonniers politiques. Pour sa part, Sihem Ben Sedrine a souligné la nécessité d'inscrire dans la nouvelle Constitution un article sur les libertés individuelles, faisant état de menaces réelles sur les libertés en Tunisie par les mouvements extrémistes. Elle a précisé que les propositions du ministère des Droits de l'homme et de la Justice transitionnelle au sujet des dédommagements aux martyrs de la révolution comportent certains aspects "confus".