«Le processus démocratique transitoire engagé par la Tunisie doit être accompagné de la mise en route de la justice transitionnelle», a indiqué le président de l'Assemblée nationale constituante Mustapha Ben Jaâfar, mettant l'accent, à ce propos, sur l'importance de l'émergence d'une volonté politique et citoyenne pour réaliser cet objectif. Lors de la rencontre qu'il a eue, hier, au Bardo, avec Mme Sihem Ben Sedrine, présidente du Centre de Tunis pour la justice transitionnelle, M. Ben Jaâfar a annoncé que des séances seront dédiées par la Constituante à l'examen de la question de la justice transitionnelle après l'adoption du règlement intérieur de l'Assemblée. Il a, à cet égard, mis l'accent sur l'importance de la question de la justice transitionnelle qui, a-t-il justifié, est «en rapport étroit avec la mémoire collective du pays et l'édification de l'avenir», affirmant qu'«il n'aura pas d'avenir sans la connaissance de la vérité ». De son côté, Mme Sihem Ben Sedrine a souligné l'importance de l'Assemblée nationale constituante qui, a-t-elle dit, constitue la meilleure plateforme instaurée après la révolution pour examiner les préoccupations des citoyens et en particulier la question de la justice transitionnelle. Par ailleurs, elle a déclaré avoir présenté au président de la Constituante les recommandations issues du congrès international sur la justice transitionnelle organisé récemment à Tunis, faisant remarquer que ces recommandations ne manqueront pas de dynamiser les mécanismes de lutte contre la corruption, de garantir le dédommagement des martyrs et des blessés de la révolution et de mettre en place un cadre institutionnel transparent, de manière à faire en sorte que l'Etat regagne la confiance du peuple.