TUNIS, 17 Fév 2010(TAP)- Un workshop sur «la rémunération des dirigeants sociaux» a été organisé, mercredi, à Tunis, par l'Institut arabe des chefs d'entreprises(IACE). Les dirigeants sociaux étant des personnes investies des pouvoirs de gérer, d'administrer, de diriger et de représenter une entité commerciale dotée ou non de la personnalité morale. Ils peuvent être Président du conseil d'administration, Président directeur général(PDG), Directeur général(DG), Directeur général adjoint(DGA), administrateur. Cet atelier, auquel ont pris plusieurs experts et chefs d'entreprises, a permis de débattre du processus de rémunération des dirigeants sociaux en Tunisie et du nouveau cadre juridique le régissant. A signaler que le Code des sociétés commerciales (CSC) oblige dans son article 200 et suivants, les dirigeants à communiquer le détail de leur rémunération. Cette manifestation a été l'occasion de présenter les résultats d'une enquête sur «l'Etat des lieux et des pratiques en vigueur en matière de rémunération des dirigeants sociaux en Tunisie ». L'enquête, effectuée par sondage, a ciblé un échantillon de 180 entreprises (Sociétés anonymes)) dont 10% cotées en bourse, opérant dans les domaines de l'industrie et services. Il ressort de l'enquête dont les résultats ont été présentés, par M.Hassen Zargouni, PDG de Sigma conseil, que les pratiques managériales adoptées en Tunisie en matière de rémunération des dirigeants sont plutôt « opaques », en raison du manque de transparence dans ce domaine. Ce manque de transparence, le responsable l'explique par le mode de gestion des entreprises tunisiennes, qui sont pour la majorité des groupes familiaux pour lesquels la transparence managériale n'est pas une nécessité. L'enquête a montré que la rémunération annuelle brute moyenne des dirigeants, est de l'ordre de 110 000 dinars, dont 15 à 40% sont des avantages en nature ( voiture de fonction, chauffeur, logement, carburant). Par secteurs d'activités et par statut, les résultats révèlent que les dirigeants des entreprises industrielles sont mieux rémunérés que celles de services avec des rémunérations moyennes respectives de l'ordre de 120 000 et 100 000 dinars et que les Sociétés anonymes payent environ 3 fois plus leurs dirigeants, comparées aux Sociétés à responsabilité limitée (SARL). Les données présentées font ressortir que les secteurs d'activités les mieux rémunérateurs sont respectivement l'industrie pétrolière( 291 000 dinars de rémunération annuelle brute moyenne), le secteur bancaire( 264 000 dinars) et les industries de matériaux de construction(198 000 dinars). Les résultats de l'enquête montrent également, qu'il existe un écart considérable entre les entreprises publiques et privées, aux plans de la transparence et de la rémunération. Selon l'enquête, les entreprises publiques rémunèrent moins leurs dirigeants (1200 à 4000 dinars mensuel brut)et sont beaucoup plus transparentes que les privées. La même enquête relève en outre, une incohérence entre la rémunération des administrateurs par rapport à leurs compétences et un grand écart entre la rémunération des dirigeants et les hauts cadres d'une même entreprise. Le programme de cet atelier comporte des communications sur « les régimes juridiques et fiscaux de la rémunération des dirigeants sociaux » et « la rémunération des dirigeants sociaux et gouvernance des entreprises ».