Tweet Share TUNIS (TAP, Chayma Zneidi) - La Journée mondiale sur la maladie de Parkinson, prévue le 11 avril, passe inaperçue en Tunisie. Pourtant, cette maladie chronique et invalidante qui touche environ 1pc des personnes de plus de 60 ans dans le monde requiert une attention particulière de la société civile. C'est l'affection neurodégénérative la plus fréquente après l'Alzheimer. C'est, aussi, une maladie à évolution lente qui entraîne une perte du contrôle des muscles. Elle apparaît à partir de l'âge de la cinquantaine. Les principaux symptômes (tremblement, lenteur des mouvements, raideur...) se manifestent après 5 à 10 ans d'évolution de la maladie. Il n'existe pas encore de remède à cette pathologie. Les thérapies proposées visent à en corriger les signes et/ou à ralentir la progression. Elles varient entre prise en charge non pharmacologique (éducation et information du patient, rééducation, nutrition adaptée), traitements médicamenteux (neuroprotecteur et symptomatique) et traitement chirurgical. Par ailleurs, il est conseillé au malade de rester actif et de faire de l'exercice physique régulier pour fortifier le squelette et prévenir les chutes, de profiter du soleil pour prévenir le manque de vitamine D, de pratiquer une technique de relaxation pour lutter contre le stress et de suivre un régime alimentaire riche en fibres pour faciliter le transit intestinal (la constipation étant l'un des symptômes pathologiques), sans oublier de boire au moins un litre d'eau par jour. Il est, également, recommandé de se faire suivre par un spécialiste pour lutter contre l'anxiété générée par la maladie qui attaque la biochimie du cerveau. Si les causes de la maladie de Parkinson sont encore mal connues, les avancées de la recherche ont permis une amélioration considérable des traitements, au cours des dernières décennies. Les causes seraient multifactorielles, associant prédisposition génétique, facteurs de risque environnementaux et vieillissement variable d'un patient à un autre. Pr Fayçal Hentati, chercheur en neurobiologie moléculaire, chef de service à l'Institut National de Neurologie, mène depuis des années des recherches concernant la génétique de la maladie. A la tête d'une équipe de chercheurs, Pr Hentati apporte, à travers l'élaboration de plusieurs études prospectives sur la maladie de Parkinson, un éclairage nouveau sur les mécanismes à l'origine de cette maladie en ouvrant la voie, pour la première fois, à un débat sérieux sur les éventualités d'un traitement curatif. Désormais, on sait que, dans 10pc des cas, un antécédent familial (cousin, père, oncle...) a été trouvé. ''Les recherches menées depuis quelques années à l'échelle familiale ont permis d'identifier 14 gênes'', précise Pr Hentati. Le travail d'équipe a abouti à plusieurs conclusions. L'étude des formes non familiales à début tardif (après 50 ans) a prouvé que la moitié des patients tunisiens ayant une forme familiale sont porteurs d'une mutation unique au niveau du gène LRRK2 (Dardarine). Les recherches ont, également, permis de découvrir que 30pc des patients tunisiens sont porteurs de cette mutation. Ces recherches s'intéressent aussi bien aux formes familiales qu'aux formes non familiales isolées. Il convient de rappeler qu'une nouvelle thérapie a été mise au point, en 2009, par une équipe co-dirigée par un neurochirurgien tunisien, Béchir Jarraya, qui a réussi, après quatre années de recherche, à l'Hôpital Henri Mendor, à Paris, à trouver une solution chirurgicale à cette pathologie. Se faisant par injection dans le cerveau, cette thérapie stimule de façon permanente la dopamine (dont le manque est provoqué par la maladie). Elle a été testée sur des primates, ayant récupéré 80pc de leur motricité, avant de mettre en projet des essais cliniques sur des patients. Tweet Share Suivant