Tweet Share TUNIS (TAP) - "Vers une magistrature garante des droits et libertés" est le thème d'une conférence organisée, vendredi matin, à Tunis, par un groupe de travail chargé de la réforme du dispositif judiciaire et relevant du Centre de Tunisie pour la Justice transitionnelle, en présence d'experts, de militants de droit et de représentant de la société civile. Présidant l'ouverture de la conférence, le ministre des Droits de l'Homme et de la Justice transitionnelle, Samir Dilou a indiqué que "le destin du gouvernement, des partis et de la société civile est d'engager le processus de réforme le plus rapidement possible, s'agissant notamment des droits et libertés qui ne doivent nullement faire l'objet de discorde". Il a appelé, dans ce même contexte, toutes les parties qui composent la scène politique et civile à faire la distinction entre la divergence sur les questions politiques d'ordre secondaire et la convergence sur l'ensemble des dossiers qui concernent l'intérêt du pays, afin d'instaurer une justice libre, neutre et intègre. M. Dilou a, par ailleurs, rappelé que la commission à laquelle a été dévolue la mission de l'organisation d'un dialogue national sur la justice transitionnelle a élaboré, après avoir divisé le pays en 6 districts, plusieurs documents sur la justice transitionnelle. Ladite commission a également fixé une date butoir de trois mois pour la réalisation de deux missions essentielles, en l'occurrence la préparation d'un document sur le contenu et les conclusions du dialogue et d'un projet de justice transitionnelle à soumettre à l'Assemblée nationale constituante pour adoption, conformément à l'article 24 de la loi relative à l'organisation provisoire des pouvoirs publics. La présidente du Centre de Tunisie pour la Justice transitionnelle Sihem Ben Sedrine a déclaré à l'agence TAP que le centre proposera une série de principes "qui constitueront la feuille de route pour la mise en place d'une magistrature indépendante garante des libertés", soulignant que le rôle de son établissement consiste à concevoir des idées et des principes propres à fonder une magistrature qui soit à la hauteur des aspirations du peuple tunisien. "Il est impératif aujourd'hui pour les forces de la société civile de convaincre la classe politique à placer l'intérêt du pays au-dessus des considérations partisanes étroites", a-t-elle soutenu, se déclarant "convaincue que le moment est venu pour ces forces de faire pression sur ces parties politiques pour les contraindre à consacrer le consensus au sujet des questions majeures à la faveur du dialogue, qui demeure le maillon faible. Pour sa part, la présidente de l'Association des magistrats tunisiens (AMT), Kalthoum Kannou a indiqué "qu'il n'existe aucun différend avec le ministère de la Justice" et "qu'il s'agit plutôt d'une différence d'appréciation". Il est à rappeler que cette conférence se poursuit durant deux jours et porte sur les défis de la justice dans la phase transitoire et les mécanismes garantissant une magistrature équitable, à travers des expériences comparées, en plus d'ateliers de travail sur l'élaboration d'une feuille de route pour la réforme du dispositif judiciaire. Tweet Share Suivant