Tweet Share TUNIS (TAP) - ''La Frontière'' tel estle titre d'un roman qui s'inspire de l'Histoire, écrit parl'écrivain français Gérard Genot, paru récemment auxéditions l'Age d'Homme (Lausanne-Suisse). Dans ce roman-fleuve de 421 pages, l'action sedéroule dans un pays nommé "le Protectorat", "la régence" ou "le beylik", sur la frontière avec la Colonie voisineet dans la capitale, pendant une vingtaine d'années, desannées d'avant-guerre jusqu'à l'indépendance de 1956. C'est une histoire de contrebande d'armes et de vengeance: à la poursuite du responsable du massacre d'un douarfrontalier les justiciers se trouvent mêlés, dans lacapitale du "Protectorat", aux dangereuses intrigues dela ''transition'' vers l'indépendance. Dans cet ample cycle romanesque, la représentationréfléchie de la réalité coloniale est bien éloignée descomplaisants stéréotypes. Gens du bled unis par le mêmeamour aride d'une terre avare, par le goût de la chasse, par des amitiés silencieuses qui n'ignorent pas quel'Histoire les balaiera inéluctablement, ''indigènes'', douaniers etofficiers français ''arabisés'' ayant peu deliens avec les grands colons et les métropolitains. Cettesociété riche de ses contradictions mêmes, qui va bientôtentièrement disparaître est ici, hors des clichés desmanichéismes naïfs. Dans une belleet subtile langue émaillée d'arabe, propice aux réminiscences personnelles et littéraires, Gérard Genot raconte les mille et un liens visibles etinvisibles des communautés dans la Tunisie des années 30-50 du siècle passé. Né en 1937, Gérard Genot apassé son enfance et sajeunesse en Tunisie. Elève au lycée Carnot de Tunis, puisà l'Ecole normale supérieure de Saint-Cloud et à la Sorbonne. Son oeuvre comprend des ouvrages de linguistiquegénérale et de grammaire italienne. Il est aussi l'auteurd'un recueil de poèmes " j'élis un lieu flagrant et nul" dont le thème principal porte sur l'identité multiple del'exilé. Son roman ''La Frontière'' fait revivre la fin del'époque coloniale, à la manière non pas de Pierre Benoît(l'Atlantide), mais plutôt de Joseph Kessel (fortunecarrée.( Tweet Share Suivant