Tweet Share TUNIS (TAP) - Du talent, du rêve et une douce mélancolie, ce sont ces instants magiques que les clarinettistes grec, Vassilis Saleas et turc, Husnu Selnendirici ont communié, mercredi à l'amphithéâtre romain de Carthage, terre ancestrale des rencontres et du dialogue, face à un public conquis et enthousiaste. Dans une apologie de l'art et de la tolérance, ces deux musiciens ont décidé de conjuguer leurs talents, faisant fi des divergences politiques de leurs pays respectifs pour bercer leurs auditeurs de douces mélodies de Grèce et d'Anatolie. Jouant de mélodies tirées du répertoire de la musique hellénique, Vassilis Saleas, sur une rythmique mélancolique et suave, a rejoué les morceaux à succès de ses principaux albums, "Isimeria", "Fasma", et "Orama" ou s'entremêlent sonorités orientales et celles du Péloponnèse, ponctuant l'accompagnement de son groupe à la guitare et à l'orgue par des solos prolongés qui ont forcé l'admiration et les applaudissements du public. Cette première partie de la représentation, a succédé celle du virtuose turc Husnu Selnendirici, clarinettiste de père en fils, qui a offert au public de Carthage un beau voyage dans sa Turquie natale, avec des mélodies qui rappellent celles des nomades des steppes d'Anatolie alors que d'autres morceaux puisent dans l'héritage musical ottoman d'Istanbul. Dans un clin d'œil à son compère grec, Selnendirici a repris plusieurs morceaux égéens grec qu'il a mixé aux rythmes anatoliens, dans un message sans équivoque d'ouverture entre deux peuples partageant en commun, un passé, une histoire, des arts et des traditions plus que séculaires. L'apothéose du spectacle reste sans doute le duo entre les deux artistes qui, dans plusieurs échanges musicaux, ont démontré toute l'ampleur de leur savoir-faire artistique et de leur dextérité, régalant le public du festival de Carthage par leur amour de la clarinette et de la musique pour le plus grand plaisir des oreilles et des sens. Tweet Share Suivant