TUNIS, 5 Août 2009 (TAP)- Cent musiciens, pour la majorité, munis de leurs caisses de résonances et de leurs archets, maîtres de l'orchestre symphonique des 100 violons tziganes de Budapest, se sont produits, Mardi soir, sur la scène de l'amphithéâtre romain de Carthage qui, pendant plus de deux heures, n'a pas désempli jusqu'à la fin du concert auquel a assisté M. Abderraouf El Basti, ministre de la culture et de la sauvegarde du patrimoine. Avec un répertoire allant jusqu'aux pages musicales de Strauss pour remonter à des airs bien plus populaires et traditionnels de la Hongrie, l'unique orchestre tzigane au monde de cette envergure, s'est produit pour cette 25ème soirée de la 45ème session du festival international de Carthage après un concert au festival d'El Jem. Dans cette rencontre, à coup de coeur, entre l'archet et les cordes, les 100 musiciens, vêtus en habit traditionnel hongrois, invitent pendant les deux actes, à une immersion dans leur jeu subtil qui, dans une fascinante vitesse d'exécution et une impressionnante rapidité, rend chaque violon souriant, festif et le plus vivant de tous les instruments de musique qui occupent la scène. // Un public attentif à des musiciens qui jouent sans partitions // En faisant jouer, chanter et danser toutes les palettes musicales -violons, violoncelles, clarinettes, altos, cymbalums et contrebasses-, les instrumentistes, assis ou levés, à chaque fin de morceau pour saluer humblement leur public, prennent la relève, en toute liberté et courtoisie, pour en devenir un chef d'orchestre. Sous le halo des projecteurs, les musiciens tziganes ont tout simplement subjugué par leur façon de se déplacer, de danser et de jouer, sans partitions, mais dans une parfaite harmonie et une impressionnante entente. C'est la d'ailleurs, que réside l'esprit de la musique tzigane, qui loin, de tout conformisme musical, est une musique qui se vit et qui se ressent, qui ne s'apprend pas dans les livres mais qui se transmet de père en fils. Devant l'absence du brouhaha conjuguée à une profonde « méditation » d'un grand public, attentionné et attentif, les musiciens ont, en grand ensemble ou en solistes, enchanté autant dans les mélodies lentes que rapides, sous les yeux bien écarquillés. Se produisant dans plus de 200 concerts dans le monde, l'orchestre dirigé par le violoniste virtuose Sandor Rigo Buffo qui a fait son apparition à la fin de la première partie du spectacle, a ébloui lors des deux parties, autant par le répertoire classique des grands compositeurs Johann Strauss, Johannes Brahms et Tchaikovski dans « la danse hongroise » que par le patrimoine musical populaire tsigane mêlé à des traditionnelles mélodies russes. Exceptionnels, de par leur charisme, les 100 violons vous entraient à vivre en profondeur, une musique tantôt gaie tantôt mélancolique. En donnant en une courte nuit tzigane, à voir une danse autant qu'à écouter un son. Mais Buffo et son équipe n'ont pas cessé de surprendre en dédiant à leur public et à leur manière les chansons éternelles « Amal hayati », (composée par Mohamed Abdelwaheb), « Chéri je t'aime, chéri je t'adore » de Dalida et la grande merveille « la vie en rose », d'Edith Piaf, en guise de bonus, lors de la danse du violon tzigane.