Tweet Share LE CAIRE (TAP) - Un accord a été conclu samedi entre le président égyptien Mohamed Morsi et le procureur général pour que ce dernier soit maintenu dans son poste, a annoncé le conseiller de la présidence, Mahmoud Mekki. "Le président égyptien a accepté de maintenir le procureur général Mahmoud Abdelmajid dans son poste suite à une motion présentée par le conseil suprême de la magistrature", a-t-il précisé lors d'une conférence de presse. Le responsable a évoqué un malentendu à propos de la nomination du procureur général Abdelmajid Mahmoud au poste d'ambassadeur d'Egypte au Vatican, relevant que la présidence veille au respect du pouvoir judiciaire. Auparavant, le procureur général égyptien avait déclaré avoir reçu des "menaces" de la part de hauts responsables suite à son refus d'accepter son limogeage par le président Mohamed Morsi. Le responsable a affirmé, dans un communiqué, que le ministre de la Justice, Ahmed Mekki, et le président de l'assemblée constituante, Hossam Ghariani, lui ont "téléphoné depuis la présidence" et l'ont mis en garde contre une éventuelle agression dont il pourrait être l'objet s'il refuse d'obéir au décret présidentiel ordonnant son limogeage. Jeudi, le président Morsi a démis de ses fonctions M. Mahmoud, nommé ambassadeur d'Egypte au Vatican. Mais le procureur général a déclaré qu'il restait à son poste, affirmant que "selon la loi, un membre du corps judiciaire ne peut pas être démis par le pouvoir exécutif". Ce limogeage était intervenu après la décision d'acquittement de symboles de l'ancien régime, poursuivis pour la mort de manifestants pendant la révolte qui a conduit à la chute de l'ex-président Hosni Moubarak, début 2011. En réaction, d'influents juges ont exprimé leur soutien au procureur général égyptien qui a refusé de quitter son poste. Pour Ahmed Zind, président du Club des juges, cité par le journal gouvernemental "Al-Ahram", l'institution judiciaire a exprimé son soutien à M. Mahmoud pour défendre "la souveraineté de la Loi et le principe de séparation des pouvoirs". Mercredi, un tribunal égyptien avait acquitté 24 partisans de l'ancien président Hosni Moubarak accusés d'avoir organisé la meurtrière "charge des dromadaires" contre les manifestants lors du soulèvement de 2011 dernier sur la place Tahrir au Caire. L'incident, au cours duquel des hommes montés sur des dromadaires et des chevaux ont chargé la foule, a été l'un des plus violents de cette révolution qui a renversé le président Moubarak. Les 24 hommes ont été déclarés innocents d'homicide involontaire et de tentative de meurtre mercredi soir car les témoignages ont été jugés faibles et "dictés par des griefs dus à des divergences partisanes entre les témoins et la défense". La charge des dromadaires du 2 février 2011, au lendemain de l'annonce de la future démission du président Moubarak, a fait près d'une douzaine de morts et a marqué un tournant dans le soulèvement de 18 jours (25 janvier-11 février), qui s'est soldé par près de 850 morts. Parmi les personnalités acquittées figurent Fathi Sorour et Safouat Chérif, respectivement anciens présidents de l'Assemblée du peuple et du Conseil de la Choura. Etaient également poursuivis l'ancienne ministre de la Main-d'oeuvre, Aïcha Abdel-Hadi, l'ex-chef du cabinet présidentiel, Zakariya Azmi, l'ex-président de l'Union des syndicats ouvriers, ainsi qu'un nombre d'hommes d'affaires et d'anciens députés affiliés à l'ex-Parti National Démocrate du président déchu. Tweet Share Précédent Suivant