Tweet Share KUALA LUMPUR (TAP) - Les voisins de la Birmanie devraient se préparer à accepter des membres de la minorité musulmane apatride des Rohingyas qui fuient les violences communautaires dans l'ouest du pays, ont appelé jeudi des organisations d'aide aux réfugiés. Les affrontements entre bouddhistes de l'ethnie Rakhine et Rohingyas ont fait depuis juin dans l'Etat Rakhine près de 180 morts et plus de 100.000 déplacés, principalement des musulmans. Les 800.000 Rohingyas de l'Etat Rakhine sont considérés par l'ONU comme une des minorités les plus persécutées de la planète et par la plupart des Birmans comme des immigrés illégaux venus du Bangladesh. Des décennies de discrimination ont poussé des centaines de milliers d'autres à quitter le pays et les récentes violences risquent d'intensifier cet exil. "Nous appelons les pays à garder leurs frontières ouvertes, à assurer un accès en toute sécurité et à fournir toute l'assistance possible", a déclaré Vivian Tan, porte-parole du Haut commissariat pour les réfugiés des Nations unies (HCR). "Le plus important est qu'ils aient un endroit sاr pour accoster". Le Bangladesh, frontalier de l'Etat Rakhine, a longtemps été une destination de choix des Rohingyas, mais le pays, qui estime en abriter déjà quelque 300.000, ne veut plus les accueillir. Ils se lancent donc de plus en plus dans la difficile traversée maritime vers la Malaisie, où 24.000 Rohingyas sont déjà enregistrés auprès du HCR, mais où ils pourraient être deux fois plus nombreux. Kuala Lumpur ferme largement les yeux sur cette situation, sans leur offrir le statut légal qui leur donnerait accès aux soins ou à l'éducation, selon les militants. La Malaisie doit se préparer à plus d'arrivées et fournir aux réfugiés un accès aux services de base, a réclamé de son côté Sharuna Verghis, co-fondatrice de l'organisation malaisienne Health Equity Initiative, qui aide les réfugiés. "C'est une crise humanitaire. C'est pourquoi il faut une solution régionale et une partie de cette solution est que chacun doit faire sa part", a-t-elle ajouté, appelant les pays à la "générosité" et à la "compassion". Tweet Share Suivant