Tweet Share BANGKOK (TAP) - Les pays voisins de la Birmanie doivent ouvrir leurs frontières aux membres de la minorité apatride des Rohingyas fuyant les violences dans l'ouest birman, a réclamé mardi le Haut commissariat pour les réfugiés des Nations unies (HCR). "Le HCR appelle les gouvernements de la région à garder leurs frontières ouvertes aux personnes venant de Birmanie cherchant l'asile et la protection internationale", a déclaré l'agence onusienne dans un communiqué. "L'agence appelle les Etats à poursuivre leur longue tradition de fournir de l'aide humanitaire aux réfugiés, au lieu de renvoyer la responsabilité sur un autre Etat", a-t-elle ajouté, évoquant une "urgence humanitaire grandissante". Plus de 110.000 personnes, principalement des Rohingyas, ont été déplacées par des affrontements entre bouddhistes et musulmans qui ont fait au moins 180 morts depuis juin dans l'Etat Rakhine. Le HCR n'a nommé aucun pays dans son communiqué de mardi, mais le Bangladesh, qui estime déjà accueillir 300.000 Rohingyas sur son sol, a fait clairement comprendre ces derniers mois qu'il n'accepterait pas de nouveaux réfugiés. Les autorités bangladaises ont reconnu avoir renvoyé ces dernières semaines au moins 800 Rohingyas qui tentaient de passer la frontière. Des bateaux ont été par ailleurs forcés à rebrousser chemin. La vague de violences, couplée avec l'intransigeance de Dacca, devraient pousser plus de Rohingyas encore à tenter la traversée vers la Malaisie, leur nouvel eldorado. Selon l'ONG The Arakan Project qui milite pour les droits des Rohingyas, des centaines d'entre eux ont embarqué ces dernières semaines. Deux embarcations ont déjà coulées dans le golfe du Bengale depuis fin octobre en tentant la dangereuse aventure et des dizaines de personnes ont disparu. Des incidents qui "marquent un début alarmant de la traditionnelle saison" des boat-people, a regretté le HCR. Les 800.000 Rohingyas confinés dans l'Etat Rakhine, privés de nationalité par l'ancienne junte birmane et considérés par l'ONU comme une des minorités les plus persécutées de la planète, sont vus par la plupart des Birmans comme des immigrés illégaux du Bangladesh, un ostracisme qui alimente un racisme quasi-unanime à leur encontre. Tweet Share Suivant