Tweet Share CARTHAGE (TAP)- Le président de la République provisoire Moncef Marzouki a affirmé samedi que « stopper la dérive extrémiste, quel qu'en soit le fondement idéologique, c'est stopper la violence destructive des vies tunisiennes et de l'image de la Tunisie à l'étranger ». « Cela dépend en grande partie de l'ouverture de tous les canaux de dialogue », a-t-il soutenu à l'ouverture d'une conférence sur le salafisme en Tunisie, organisée au palais de Carthage. Revenant sur les incidents de Bir Ali Ben Khelifa, de la faculté de la Manouba, de l'espace Abdellia et de l'ambassade américaine à Tunis, « liés souvent, à tort, au courant salafiste», M. Marzouki a souligné qu'ils ont créé "un climat malsain" qui suscite de plus en plus la peur des tunisiens. « Les tunisiens considèrent ce phénomène comme une menace au mode de vie de la majorité », a-t-il noté, faisant remarquer qu'il a contribué, en même temps à la « diabolisation » d'une autre partie de tunisiens. Il a mis en garde contre les agissements de certains groupes qui cherchent à se substituer à l'Etat en tentant d'imposer leur loi par la force dans certaines mosquées et quartiers dans le pays. «Il est vrai que des partis politiques et une partie de la société sont convaincus que certains acteurs politiques ferment les yeux sur ces groupes et sont complices avec eux pour des considérations électorales », a-t-il par ailleurs concédé. Il ne s'agit pas d'amplifier ce phénomène ni de le nier, a-t-il estimé, appelant les acteurs agissants dans les secteurs des médias, des prédicateurs, des dirigeants du mouvement salafiste, les familles des salafistes, la classe politique et le gouvernement, à assumer leurs responsabilités dans le traitement de ce phénomène. Evoquant la mort de deux jeunes arrêtés dans les incidents de l'ambassade américaine à Tunis après une grève de la faim de près de deux mois, le président Marzouki a déclaré qu'il n'était pas au courant de ce drame, affirmant toutefois qu'il en assume l'entière responsabilité avec l'appareil de l'Etat. «Il n'est pas permis à quiconque d'exercer un chantage sur l'Etat, à travers une grève de la faim continue, dans le but d'échapper au jugement», a-t-il cependant averti. Le président de la République provisoire a indiqué, à cet égard, qu'il a été convenu, vendredi soir, avec le chef du gouvernement et les ministres de la Justice et de la Santé d'accélérer la création d'une commission indépendante pour dévoiler la vérité et déterminer les responsabilités dans cette affaire. De son côté, le prédicateur salafiste et vice-président de la Ligue tunisienne des oulémas et prédicateurs Béchir Belhassen, qui a également donné une conférence dans le cadre de ces « dialogues de Carthage », a estimé que la grève de la faim n'est pas citée dans les textes du coran et la Sunna, précisant que certains jeunes religieux « sortent des versets du coran de leur contexte ». Il a insisté sur la nécessité d'engager un dialogue avec ces jeunes en coopération avec des oulémas et des prédicateurs pour les "prémunir des idées obscurantistes extrémistes et fanatiques". « La véritable définition du salafisme s'adapte à toutes les époques et aux progrès dans les domaines de la communication, de la santé, des sciences et d'autres secteurs vitaux de développement », a-t-il insisté. Tweet Share Précédent Suivant