TUNIS, 19 MARS 2010 (TAP)- Les relations euro-méditerranéennes, forts de grands pas franchis sur le plan bilatéral, avec la mise en place de la Politique européenne de voisinage (2003), le statut avancé ou encore le lancement de l'Union Pour La Méditerranée (UPM), demeurent en deçà des attentes souhaitées, notamment, en matière de gestion des politiques migratoires, de réalisation des objectifs économique et d'impulsion des investissements. Ce sont là les principales conclusions des participants à la 3ème session du colloque international co-organisé par le Centre des études méditerranéennes et internationales et le programme régional de la fondation allemande Konrad Adenauer Stiftung sur le thème « les relations euro-méditérranéennes à l'échéance 2010 ». Selon les participants, les pays des rives nord et sud de la méditerranée, sont appelés, plus que jamais, à déployer un surcroît d'efforts sur la voie de l'intégration régionale et l'édification d'un espace euromed solidaire seul à même de servir les intérêts de la région et à contenir les effets de la crise financière internationale. Ils ont, par ailleurs, appelé à l'adoption d'une démarche pragmatique pour consolider le partenariat Nord-Sud et notamment la mise en place de projets concrets à même de donner un nouveau souffle à l'intégration euro- méditérranéenne. Il s'agit notamment d'une impulsion qui doit provenir d'une volonté commune et partagée par les états du Sud et du Nord de faire de la région, un espace de paix et de prospérité. Intervenant, mme.Isabel Schafer, chercheuse à l'université de Berlin, a souligné que la coopération euro-méditérrannéenne en matière de gestion des flux migratoires, confinée au niveau bilatéral, reste assez faible, mettant l'accent sur l'intérêt qu'il y a pour les pays de l'Union Européenne à prendre en considération la dimension identitaire et culturelle dans le processus de décision, en engageant notamment un débat sur les flux migratoires en tant que potentiel de développement non négligeable. Elle a ajouté que le succès de toute politique migratoire dépendra essentiellement de la prise de mesures au niveau régional et de la sensibilisation de l'opinion publique notamment européenne quant aux avantages de la migration Elle a rappelé dans ce cadre que l'Europe qui a adopté une politique de contrôle des flux migratoires, a besoin de l'émigration en raison du vieillissement de sa population. M.Jameleddine Chichti, professeur a la faculté des sciences économiques de Tunis, a pour sa part, relevé que l'absence d'une vision stratégique, la non prise en compte du capital humain dont regorge la rive sud de la méditerranée et d'une infrastructure garantissant un développement durable, constituent les principaux obstacles qui entravent la mise en place d'un partenariat qui soit inscrit dans le cadre d'une action collective et solidaire à l'échelle méditerranéenne. Il a appelé dans ce cadre à mettre en place un cadre de partenariat agissant de co-développement.