LE BARDO, 5 avr. 2010 (TAP) - Une table-ronde a été organisée, lundi après-midi, au siège de la Chambre des députés, sur "l'enseignement supérieur en Tunisie et les normes de qualité internationales". Cette rencontre a été organisée à l'initiative du Centre de recherches parlementaires, en présence d'universitaires, de chercheurs et de parlementaires. La table ronde a pour objectif d'approfondir la réflexion autour de la qualité de l'enseignement supérieur, de la concordance de ses différentes composantes avec les critères internationaux et des moyens de les promouvoir, et de chercher les meilleures approches pouvant être adoptées pour améliorer le niveau scientifique de l'étudiant, ainsi que la lisibilité des diplômes tunisiens. Dans une allocution prononcée, à cette occasion, Mme Habiba Messabi, deuxième vice-présidente de la Chambre des députés, a mis l'accent sur l'importance du secteur de l'enseignement supérieur en Tunisie et sur ses multiples réformes, en raison de son rôle dans la promotion des ressources humaines, la consolidation des potentialités de l'économie nationale et l'amélioration de la compétitivité de l'entreprise tunisienne. Le programme de la rencontre comprend des interventions axées sur l'ensemble des questions relatives aux normes de qualités adoptées, dans le secteur de l'enseignement supérieur, à l'échelle internationale et nationale, et aux perspectives d'élever le système national d'enseignement universitaire au niveau des normes de qualités internationales. Dans ce sens, M. Samir Bencheikh, de l'Institut de la normalisation et de la propriété industrielle (INNORPI), a indiqué que des normes de qualité ont été mises en place dans de nombreux pays, durant la période post-formation, au niveau de l'infrastructure de base, des bâtiments, des systèmes de sécurité, des laboratoires de formation, des salles de cours, des réseaux informatiques et des volets relatifs à l'environnement, au milieu, à la climatisation, etc. Il a ajouté, à ce propos, qu'un ensemble de textes juridiques et législatifs ont été élaborés pour servir de référentiel et veiller à la bonne exécution des règles et des procédures décidées à cet effet. Dans une deuxième intervention sur le thème "la classification internationale des établissements universitaires", M. Mehrez Chaher, directeur de l'Institut supérieur de gestion de Tunis, a indiqué que "Shanghai" et "Times HIGH Education" sont parmi les structures de classification les plus reconnues, actuellement. Il a expliqué que la classification "shanghai" accorde une priorité à la dimension de recherche dans les établissements universitaires, en prenant en considération le nombre des chercheurs, celui parmi eux qui ont obtenu des prix de considération internationaux, les articles scientifiques, les distinctions scientifiques internationales, des professeurs et des étudiants, ainsi que les financements qui leur sont consacrés et l'autonomie de la gestion et de la direction. S'agissant de la classification du "Times High Education", elle est basée sur l'évaluation de la corrélation entre la recherche, l'enseignement,et le nombre des établissements relevant de l'Université ainsi que l'effectif des étudiants et la diversité des filières de formation. Dans sa communication sur "les moyens d'améliorer la qualité d'enseignement supérieur en Tunisie et de la hisser au niveau des standards internationaux", Mme Nejla Romdhane, représentant le ministère de l'Enseignement supérieur et la recherche scientifique, a souligné la nécessité d'identifier les mécanismes appropriés pour promouvoir la qualité d'enseignement et développer le potentiel des diplômés conformément aux besoins de l'économie. Elle a relevé l'importance de renforcer les capacités de l'étudiant tunisien dans la maîtrise des nouvelles technologies, consolider la formation des formateurs, encourager la signature des contrats-programmes, promouvoir le taux d'encadrement dans les établissements d'enseignement et généraliser les structures chargées de l'évaluation et de la qualité. Au cours du débat, plusieurs députés ont insisté sur la nécessité d'accélérer la mise en œuvre des réformes engagées dans le domaine de l'enseignement supérieur et de trouver des solutions adaptées pour augmenter le taux d'encadrement et réduire le nombre d'enseignants vacataires en vue de préserver une formation de qualité. Un député a appelé à approfondir la réflexion sur les moyens d'améliorer le classement de la Tunisie en matière de référencement des universités tunisiennes sur le web. Un parlementaire a relevé le fait que la Tunisie qui occupe le premier rang africain en ce qui concerne la gestion et l'accès aux technologies de l'information ne figure dans aucune classification des cent meilleures universités, en Afrique, au niveau de la présence sur le réseau internet, à l'exception de deux universités seulement, contre 15 universités égyptiennes, 12 marocaines et 10 algériennes. Un autre député a souligné l'importance de promouvoir la coopération entre universités tunisiennes et étrangères en vue de tirer profit de leur expérience.