TUNIS, 25 avr 2010 (TAP) - Les travaux de la conférence arabe sur ''Pékin+15 et après : le futur processus d'habilitation de la femme arabe'' seront organisés dimanche et lundi à Tunis. Les participantes à cette rencontre auront à évaluer les résultats issus de la 54e session de la commission sur la situation de la femme relevant des nations unies et chargée du suivi de l'exécution du plan d'action de Pékin+ 15. Présidant la séance d'ouverture de cette conférence, Mme.Bebia Bouhnak Chihi, ministre des affaires de la femme, de la famille, de l'enfance et des personnes âgées, a souligné, que le fait de placer cette conférence sous le patronage de Mme.Leila Ben Ali, épouse du chef de l'Etat et présidente de l'organisation de la femme arabe (OFA) réaffirme l'intérêt constant accordé aux activités visant à impulser davantage le processus de promotion de la femme arabe. Elle a indiqué que l'habilitation de la femme arabe dans le processus de développement global et durable figure parmi les intérêts de Mme.Leila Ben Ali qui veille à la rationalisation des priorités de l'action pour la prochaine étape et à l'intensification des efforts en vue de mettre en exécution les programmes élaborés au sein de l'OFA tout en tenant compte des spécificités de la situation de la femme au sein des sociétés arabes. La ministre a rappelé les propositions de Mme. Leila Ben Ali pour créer le prix de la meilleure production journalistique sur la femme qui constitue une initiative avant-gardiste en matière d'habilitation de la femme arabe et ce compte tenu du rôle stratégique qu'assument les médias pour véhiculer la véritable image de la femme laborieuse et de placer les travaux du 3eme congrès de l'OFA, prévu en octobre 2010, sous le thème ''la femme, partenaire essentiel dans le processus du développement durable''. Mme.Chihi a également rappelé que la création de la commission de la femme arabe et le droit international humanitaire, proposée par Mme. Leila Ben Ali lors du 2e congrès de l'OFA (Abou Dhabi, novembre 2008) renforce l'orientation visant à habiliter la femme arabe et sa protection contre toute menace à sa sécurité physique et morale. Elle a également relevé la volonté de la Tunisie d'inclure les droits de la femme au coeur des grands choix nationaux qui établissent une corrélation entre le développement et la démocratie et de la promotion des droits de l'homme dans leur dimension globale tant il est indéniable que le respect des droits de l'homme commence par la manière avec laquelle la société traite la femme et les moyens mis à sa disposition en vue de renforcer ses compétences et de contribuer à l'oeuvre de développement. La ministre s'est félicitée, d'autre part, du progrès enregistré pendant les cinq dernières années dans la région arabe dans le domaine de la lutte contre toutes les formes de discrimination à l'égard de la femme arabe et notamment la lutte contre la violence et l'action en faveur de la promulgation de nouvelles législations concernant la famille ainsi que la garantie de sa participation dans la vie publique. Dans ce contexte, elle a cité des exemples de réformes législatives dans la région arabe dont l'amendement de la loi sur la nationalité en Tunisie, Algérie, Soudan, Egypte, Maroc et le Yémen, qui autorise la femme, au même titre que l'homme, à transmettre sa nationalité aux enfants. D'autres pays arabes ont procédé à l'amendement de certaines législations relatives au code de la famille telle que l'augmentation de l'âge du mariage, de celui de la garde des enfants et la création de tribunaux de la famille, des fonds de pension et d'assurance de la famille et la garantie du droit de la femme ayant obtenu la garde des enfants de bénéficier du logement. Elle a fait remarquer qu'en dépit des réalisations accomplies ces cinq dernières années dans le domaine de la promotion de la femme dans la région arabe grâce à la volonté politique et aux activités des organisations régionales, la question de l'égalité entre les deux sexes continue à buter sur de nombreux défis qui nécessitent davantage d'action et de persévérance. Mme.Bebia Bouhnak Chihi a évoqué, dans le même ordre d'idées, d'autres défis dont le fossé existant entre la législation et la réalité à cause de la persistance de l'héritage culturel négatif, l'image stéréotypée de la femme, et la division inéquitable des rôles de la femme au sein de la famille en plus de l'image déséquilibrée que véhiculent certains médias sur la femme, puisant leurs interprétations erronées de l'héritage culturel et religieux outre l'insuffisance enregistrée en matière de données et d'analyses telles que les conséquences de la conjoncture internationale ambiante (crise financière et alimentaire, changement climatique..) sur la situation de la femme arabe. Elle a préconisé la nécessité de définir les priorités dans le cadre du futur plan d'action en vue de faire face à ces défis et ce conformément aux objectifs de la stratégie de Pékin et ceux du Millénaire, formulant l'espoir que cette conférence soit un meilleur stimulant sur la voie de la construction de sociétés arabes modernes exemptes de discrimination et garantissant aux deux sexes une vie libre et digne et incruste auprès de tous l'attachement aux valeurs de l'égalité, de la justice, de la solidarité et de la tolérance. Organisée à l'initiative de l'Organisation Tunisienne des Mères OTM, du ministère des affaires de la femme, de la famille, de l'enfance et des personnes âgées en collaboration avec l'organisation de la femme arabe OFA, cette conférence enregistre la participation de personnalités féminines de Tunisie et de pays arabes dont Mmes.Rabiha Dhiab, ministre palestinienne des affaires de la femme, Lola Al Ouadhi, secrétaire générale du conseil supérieur bahreïni de la femme et Ouadouda Badran, directrice générale de l'Organisation de la femme arabe.