TUNIS, 25 avr 2010 (TAP) - Les travaux de la conférence arabe "Beijing+15 et après: le futur processus d'autonomisation de la femme arabe", organisée à Tunis les 25 et 26 avril courant, ont démarré dimanche à Tunis. Le premier atelier, présidé par Mme Néziha Zarrouk,membre du bureau politique du Rassemblement Constitutionnel Démocratique (RCD) et deuxième vice-présidente de la Chambre des conseillers, a porté sur la question de l'autonomisation (empowerment) politique et juridique de la femme. Mme Zarrouk a a rappelé les cadres préférentiels de l'autonomisation politique de la femme, analysant la définition de ce concept, ce qu'il implique comme lutte contre les idées et comportements qui réduisent la femme et ce qu'il requiert comme politiques, structures et mécanismes juridiques pour faire face aux diverses formes de ségrégation et garantir des chances égales à tous, notamment en matière de participation politique. Elle a mis exergue les réalisations accomplies en faveur de la femme dans la région arabe, soulignant la prise de conscience croissante dans les gouvernements quant à l'importance de la question de l'égalité entre les sexes et la promotion de la condition de la femme en vue d'impulser la marche du développement. Elle a, en outre, mis l'accent sur les efforts déployés par l'Organisation de la Femme Arabe (OFA) visant à améliorer la situation juridique de la femme et mettre en oeuvre les stratégies de promotion de la femme. Dans ce cadre, Mme Zarrouk a rappelé l'initiative de l'OFA, sous la présidence de Mme Leila Ben Ali, épouse du Chef de l'Etat, de se pencher sur la question de la violence faite aux femmes, question pour laquelle l'organisation élabore actuellement une stratégie régionale pour la protection de la femme arabe de la violence. Elle a, également, rappelé le démarrage des travaux de la commission de la femme arabe pour le droit international humanitaire, qui avait été créée sur initiative de Mme Leila Ben Ali. Mme Néziha Zarrouk a, dans ce sens, mis en relief les défis auxquels font face les pays arabes pour l'autonomisation de la femme et la réalisation de l'égalité entre les sexes, dont notamment l'héritage culturel préjudiciable à la femme, les insuffisances des mécanismes et outils de suivi et de coordination et le manque de programmes y afférents. Elle a souligné, à ce propos, l'impératif de mettre au point des agendas pratiques et opérationnels pour consacrer le principe de l'autonomisation et lutter contre la marginalisation de la femme. Le deuxième atelier, présidé par Mme Saïda Agrebi, présidente de l'organisation tunisienne des mères a porté sur l'autonomisation économique et l'accès de la femme aux technologies de la communication. Mme Lamia Chafei Sghaier, secrétaire d'Etat chargée de l'informatique, de l'Internet et des logiciels libres a souligné dans son intervention que l'approche tunisienne dans le domaine des technologies de l'information et de la communication vise à confirmer l'aptitude de la femme tunisienne à se distinguer dans tous les domaines y compris les technologies de l'information et de la communication. Elle a relevé l'augmentation du nombre des étudiantes et des diplômées dans les disciplines des technologies de la communication et de l'information ainsi que l'accroissement de 30 % du nombre des femmes exerçant dans le secteur des technologies de la communication. Elle a indiqué que des efforts sont déployés par l'Etat pour renforcer la place de la femme dans l'ingénierie des réseaux, des services et des logiciels, la production du contenu immatériel, la direction des laboratoires de recherches et des projets ainsi que son encouragement à investir dans le domaine des TIC, tout en lui offrant l'encadrement et le suivi nécessaires et en facilitant son accès aux postes de décision dans ce secteur. Elle a rappelé que l'agenda de Tunis du sommet mondial de la société de l'information a mis l'accent sur la nécessité de doter toutes les parties y compris la femme des potentialités nécessaires en la matière. La secrétaire d'Etat a mis en relief l'importance des initiatives de l'organisation de la femme arabe sous la présidence de l'épouse du Chef de l'Etat, rappelant l'initiative de Madame Leïla Ben Ali lors de la quatrième session de la conférence mondiale sur les technologies de l'information en 2009, tenue au Vietnam, relative à la conclusion d'une "charte de solidarité numérique humaine", ainsi que son appel au renforcement des potentialités d'instauration d'un espace mondial de l'information et de la communication, plus juste, plus équitable et plus équilibré, outre l'observation de la présence de la femme arabe dans la société de l'information et de la communication. Elle a ajouté que la présidente de l'OFA a appelé également à l'intensification des domaines de la coopération économique et culturelle avec les femmes arabes à l'échelle mondiale et à exploiter davantage, dans ce cadre, les nouvelles technologies de la communication. De son côté, Mme Saïda Agrebi a indiqué que l'autonomisation économique et technologique de la femme concerne le renforcement par les gouvernements des droits de la femme, l'amélioration de l'enseignement de la femme, la facilitation de l'octroi des crédits en sa faveur et sa sensibilisation à l'importance de son rôle politique pour devenir un élément agissant. Elle a souligné la nécessité de renforcer la conscience de la femme quant à son rôle et à ses potentialités à travers l'intensification des programmes de mise à niveau et de formation. Elle a relevé, également, le rôle de la société civile dans l'autonomisation de la femme au niveau économique et technologique. Dans son intervention lors des travaux de l'atelier sur l'autonomisation sociale et culturelle et sur l'image de la femme dans les médias, Mme Najeh Belkhiria Karoui, secrétaire d'Etat chargée de la promotion sociale a souligné l'importance des législations promulguées en faveur de la femme en Tunisie et visant à consolider ses droits et à garantir l'égalité avec l'homme, ce qui a permis d'enregistrer des indicateurs sociaux très révélateurs au profit de la femme et de supprimer la plupart des formes de discrimination entre l'homme et la femme. Elle a mis l'accent sur le rôle capital que joue le tissu associatif dans la sensibilisation de la femme à ses droits et à ses devoirs, passant en revue les obstacles d'ordre social que rencontre, encore, de nos jours la femme arabe. Mme Salwa Terzi Ben Attia, présidente de l'Union Nationale de la Femme Tunisienne (UNFT) a indiqué que la réalisation de l'autonomisation globale de la femme nécessite la mise en place de mécanismes garantissant la conscientisation de la femme, son accès au savoir et le renforcement de ses aptitudes. Elle a ajouté que parmi les difficultés qui entravent l'autonomisation de la femme figurent l'héritage culturel, les mentalités rétrogrades à l'égard de la femme, le caractère parfois passif, de celle-ci, et le recours des organes d'information à véhiculer une image stéréotypée de la femme. Elle a relevé, cependant, que plusieurs pays arabes ont adopté des législations qui ont ouvert des perspectives prometteuses devant la femme. Lors des travaux de l'atelier sur la lutte contre la violence à l'encontre de la femme et de la famille en temps de paix et de conflits armés, Mme Rabiha Dhiab, ministre palestinienne des affaires de la femme a donné un exposé sur les souffrances quotidiennes de la femme dans ce pays en raison de l'occupation israélienne, indiquant que cette dernière est victime, surtout, de la violence armée et de la violence psychologique. Elle a indiqué que le gouvernement palestinien a pris l'initiative de constituer une commission nationale groupant des représentants de la société civile et des établissements publics en vue d'examiner les moyens à même de mettre fin à la violence armée contre la femme palestinienne et d'élaborer une stratégie nationale à cette fin en collaboration avec le Fonds de développement des Nations Unis pour la femme (UNIFEM). Mme Wadouda Badrane, directeur exécutif de l'Organisation de la femme arabe a, lors des travaux de l'atelier sur "L'organisation de la femme arabe et les mécanismes d'autonomisation de la femme", fait un exposé sur les pas franchis par l'OFA, sous la présidence de Mme Leila Ben Ali, en vue de dynamiser les structures de cette organisation. Le mandat de la Tunisie à la tête de l'OFA, a-t-elle ajouté, a contribué à promouvoir les conditions de la femme arabe dans les domaines juridique, social, politique et économique et à consacrer son autonomisation politique et ce en collaboration avec les organisations régionales spécialisées, dont notamment, le Bureau régional de l'UNIFEM et le centre de la femme arabe pour la formation et la recherche (CAWTAR). Elle a rappelé que l'OFA a, à maintes occasions, recommandé l'amélioration du statut juridique de la femme et qu'elle a élaboré un guide en vue d'aider les Etats membres à mettre en œuvre des stratégies visant la promotion de la femme. Mme Wadouda Badrane a ajouté que l'organisation féminine panarabe a créé des bases de données électroniques sur la femme arabe, ainsi que sur la femme arabe émigrée.