MONASTIR, 17 mai 2010 (TAP) - Le patrimoine tunisien, dans ses différentes expressions, a fait l'objet de plusieurs communications données par des spécialistes en la matière, du 24 avril au 15 mai, à Dar Echaraa, siège de l'association de sauvegarde de la médina de Monastir. Fethi Jlassi, spécialiste tunisien en architecture arabo-islamique a mis en lumière l'imbrication des dimensions religieuse, culturelle et sociale du modèle architectural de la médina arabe qui, en dépit de l'impression apparente de désordre, prend en considération, en réalité, quatre éléments: la rue, la ruelle, l'impasse, et l'anti-chambre (saqifa). Il a indiqué que la maison arabe est dotée de chambres donnant sur le patio, un espace ouvert permettant, selon les saisons, de chauffer ou de rafraîchir la maison, particulièrement quand le parterre est en marbre blanc. De son coté, Amor Bouzguenda, architecte et conservateur du musée des arts islamiques au Ribat de Monastir, a passé en revue, à travers un film en 3D, les différentes étapes d'aménagement de la Zaouia de Sidi El Mezri à Monastir. Il a également présenté des photographies de la décoration qui orne ce mausolée, au cachet architectural husseinite, comportant initialement une cour et des escaliers conduisant à une chambre au premier étage, avec céramique de couleur foncée, très prisée, similaire à celle qui orne Dar Hussein à la médina de Tunis. Il a rappelé que Sidi El Mezri (1061-1141), mufti de l'Etat Ziride, et auteur de plusieurs écrits en jurisprudence islamique (fiqh) et de médecine, était un fin connaisseur en matière de restauration des monuments archéologiques. Des questions relatives au patrimoine, à la production musicale et au Ribat de Monastir ont été également évoquées lors de cette série de conférences organisées par l'association de sauvegarde de la ville de Monastir.