PARIS, 9 juin 2010 (TAP) - La France et l'Allemagne appellent la Commission européenne à un "encadrement renforcé" des marchés financiers, en envisageant l'interdiction "au niveau européen" de certaines ventes à découvert, accusées de favoriser la spéculation, dans une lettre commune rendue publique mercredi. Cette lettre commune d'Angel Merkel et de Nicolas Sarkozy est publiée deux jours après le report lundi soir d'un dîner de travail entre la chancelière allemande et le président français qui a alimenté les spéculations sur leur mésentente. Les deux dirigeants se rencontreront finalement le 14 juin à Berlin pour préparer le sommet européen du 17 à Bruxelles. Dans cette lettre commune, Mme Merkel et M. Sarkozy estiment que "le travail de la Commission devrait comprendre la possibilité d'une interdiction au niveau européen des ventes à découvert à nu de toutes ou de certaines actions et obligations sur titres souverains". Les ventes à découvert sont une technique boursière qui permet à des opérateurs de marché, grâce à des mécanismes financiers sophistiqués, de vendre des titres qu'ils ne possèdent pas encore, avec l'espoir de les racheter à un moindre prix. Quand elles sont "à nu", elles permettent à l'investisseur de vendre à terme un actif sans l'avoir emprunté auparavant ou s'être assuré de sa disponibilité. La technique de la vente à nu est relativement marginale à la Bourse de Francfort, elle se déroule essentiellement à Londres.