HAMMAMET, 14 juil 2010 (TAP) - "Ibn Rochd aujourd'hui", la nouvelle création des trois artistes Ezzeddine Madani (texte), Moncef Souissi (dramaturgie) et Mohamed Kouka (Mise en scène) a été présentée, mardi, en première publique, lors de la soirée d'ouverture de la 46ème édition du festival international de Hammamet à laquelle a assisté M. Abderraouf El Basti, ministre de la Culture et de la sauvegarde du patrimoine. Après une collaboration dans "Ibn Khaldoun, fragments futurs", le trio revient avec un spectacle qui ressemble à un story-board dont les notions du passé et du présent se mêlent à travers une filiation artistique qui a revisité une période de l'histoire où vécut Averroès, ce théologien révolutionnaire qui s'est longuement interrogé sur la cohérence et l'incohérence et payé cher son ouverture d'esprit. Interprétée en arabe classique, cette pièce d'une durée de 90 minutes, a offert au public à travers des monologues et des tableaux chorégraphiques de chant et de danse, une sorte de renaissance dans l'intemporalité. En effet, il ne s'agit pas d'une pièce historique, encore moins d'une lecture dans l'histoire, a tenu à préciser Ezzedine Madani. L'idée n'est pas de raconter la vie d'Ibn Rochd, mais de puiser dans ses opinions, sa pensée et ses croyances et convictions pour aborder des thèmes toujours d'actualité: la liberté religieuse, la tolérance, la coexistence, l'acceptation et le respect de l'autre. Il s'agit d'une oeuvre qui raconte des situations qui rappellent l'histoire d'Ibn Rochd, la souffrance d'un homme exclu, poursuivi et rejeté par les ennemis de la liberté, de la foi et de la raison. Le texte revit sur scène et s'incarne dans un espace aux consonances lointaines. C'est un Ibn Rochd, selon Mohamed Kouka, de notre temps que l'on redécouvre au fil d'une belle fresque qui signe des indications très brèves et précises sur ce que représentent les problématiques d'hier et d'aujourd'hui. Mais, pourquoi "Ibn Rochd aujourd'hui?". A cette question, Mohamed Kouka répond "Le choix de ce personnage procède de la volonté de faire connaître un Commentateur dont la pensée a été fortement accueillie en Occident dès lors qu'il a commenté abondamment et brillamment les oeuvres d'Aristote". C'est pourquoi, a déclaré à la presse M. Abderraouf El Basti, ce travail est largement méritoire, car il permet de faire connaître aux générations futures un penseur qui a défendu les nobles valeurs humanitaires, des valeurs qu'on ne cesse de défendre jusqu'à nos jours . Co-production du souffleur libre, Souissi Phou-Noun et du centre des arts dramatiques du Kef, "Ibn Rochd aujourd'hui" sera présentée le 19 juillet dans le cadre de la 36ème édition du festival de la Méditerranée de la Goulette.