TUNIS, 20 Oct 2010(TAP)- Une journée d'étude sur le thème « la gestion du budget de l'Etat par objectifs » a été organisée, mercredi, à Tunis, par la chambre des députés. Cette journée vise à faire connaître l'approche adoptée par la Tunisie en matière de gestion du budget de l'Etat par objectifs et son rôle dans l'amélioration de l'efficience de la gestion des finances publiques. A travers cette démarche, le budget de l'état est désormais, structuré en missions, programmes et actions, afin de le rendre plus lisible. Le gestionnaire est ainsi responsabilisé et chaque citoyen peut désormais prendre connaissance de l'affectation des dépenses publiques. M. Mohamed Hedi Zaaim, conseiller auprès du ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, a indiqué que la gestion du budget de l'Etat par objectifs, est l'une des composantes du processus de réformes de la gestion publique. Elle vise à réaliser une meilleure adéquation entre les moyens disponibles et les besoins et incite les structures et ressources humaines à assumer au mieux leur rôle. Il a ajouté que la gestion du budget par objectifs institue une relation nouvelle entre l'Etat et les structures publiques fondée sur une démarche visant à définir les services que ces structures sont appelées à assurer en contrepartie des moyens que l'Etat offre. Ainsi, pour une politique donnée, l'Etat se fixe des objectifs précis à atteindre, moyennant une enveloppe bien déterminée pour la réalisation de ces objectifs. Une politique publique est d'autant plus performante que les objectifs sont atteints grâce aux moyens alloués. M. Zaaim a indiqué que cette approche de gestion par objectifs nécessite la mise en place d'une comptabilité analytique et d'un système d'informations adéquat destiné à compléter l'information sur les moyens budgétaires affectés à la réalisation des actions dans le cadre des programmes prévus. Evoquant l'approche tunisienne adoptée dans ce domaine, M. Ali Saadi, directeur général de l'unité de gestion par objectifs au ministère des finances, a affirmé que le budget de l'état sera, désormais, structuré en fonction des finalités des politiques publiques( missions, programmes définis..) en vue d'identifier les moyens nécessaires à leur réalisation. Il a souligné que cette nouvelle présentation du budget de l'état en missions et programmes, va responsabiliser davantage les gestionnaires publics, au sens où les responsables des programmes, doivent définir, chacun à leur niveau, les objectifs, les stratégies et les indicateurs de performance des politiques publiques dont ils sont chargés et rendre compte de leur gestion pour expliquer les éventuels écarts entre prévision et réalisation. Le responsable a souligné que la Tunisie, qui a entamé de manière progressive ce processus, a tiré profit des expériences des autres pays en la matière et pris connaissance de certaines insuffisances enregistrées dans ce domaine. Il a ajouté que dès l'adoption de cette démarche, en 2004, la Tunisie a œuvré à mettre en place un cadre réglementaire et institutionnel propice au développement des compétences des ressources humaines dans ce domaine, rappelant dans ce cadre, la création en 2007, de l'institut de développement des compétences des hauts fonctionnaires de l'Ecole nationale d'administration (ENA). Le conférencier a rappelé que l'expérience tunisienne, considérée comme récente en comparaison avec les pays du sud qui ont adopté cette démarche au cours des années 90, sera généralisée à tous les ministères du pays, à l'horizon 2012 après n'en avoir concerné que trois d'entre eux. Cette journée a été également, l'occasion de présenter l'expérience menée par la France dans ce domaine, expérience proche de celle adoptée par la Tunisie, en termes de concepts, objectifs et applications. Au programme de cette manifestation, figurent des ateliers de travail sur les expériences tunisiennes pilotes en matière de gestion du budget par objectifs dans plusieurs départements ministériels( santé publique, formation professionnelle et emploi, éducation, enseignement supérieur et recherche scientifique, agriculture, ressources hydrauliques et pêche).