GAMMARTH, 30 oct 2010 (TAP) - La participation de la jeunesse arabe au 3ème congrès de l'Organisation de la femme arabe (OFA) est le thème d'une séance spéciale tenue, samedi, en marge des travaux du congrès. La réunion a été consacrée à l'examen de la vision des jeunes concernant la question de la femme arabe et le développement durable. Présidant cette réunion, Mme Bebia Bouhnak Chihi, ministre des Affaires de la femme, de la famille, de l'enfance et des personnes âgées a mis en exergue l'importance de la participation de la jeunesse arabe aux travaux de ce congrès, au moment où les jeunes du monde entier célèbrent l'année internationale de la jeunesse. Elle a ajouté que cette participation reflète le souci d'être à l'écoute des jeunes, de connaître leur vision et leur approche sur différents sujets, notamment ceux relatifs à la question de la femme, et de s'assurer de leur contribution pour trouver des solutions à ces problèmes. A cet effet, M. Mootaz Billah Abdelfattah, coordinateur du Forum du dialogue de la jeunesse arabe, a présenté un document sur le thème "Développement durable et les causes de la femme arabe : la vision d'une catégorie de jeunes arabes". L'intervention a porté sur les domaines d'intégration de la femme dans les opérations de développement à tous les niveaux. Ce document est le couronnement des réunions du Forum de dialogue de la jeunesse arabe tenues du 1er au 7 juillet 2010, à Hammamet qui ont permis d'approfondir la réflexion sur différentes questions en rapport avec la femme et le développement durable. Le document recommande d'œuvrer en vue de rectifier l'image dégradante de la femme, de valoriser sa participation et ses réalisations, dans la société, d'ouvrir devant elle de plus larges perspectives pour participer dans les divers domaines, notamment ceux de la vie publique. Le document souligne également la nécessité d'élaborer un ensemble de lois répressives, dans tous les pays arabes, afin de réduire le phénomène de l'abandon scolaire, réexaminer les lois qui concernent le mariage des mineures, limiter l'âge du mariage et adopter le principe de l'égalité entre la femme et l'homme dans l'octroi de la nationalité d'origine aux enfants, tout en veillant à tenir compte de la situation intérieure de chaque pays. Le document propose, aussi, d'unifier les codes du statut personnel sous le chapitre de la loi sur la famille et d'affirmer le principe de l'égalité, entre l'homme et la femme, sur la base du genre social. Evoquant la question des conflits armés, le document souligne l'importance de préserver la sécurité de la femme, de lui garantir les conditions d'une vie digne, de tenir compte des aspects psychologiques de la femme et de la valoriser aux plans social, politique, culturel et économique. La jeunesse arabe propose, également, la mise en place de mécanismes pour aider la femme à travers la réalisation de projets de développement global fondés sur la justice et la répartition équitable des ressources. Il s'agit aussi de sensibiliser les sociétés au rejet de l'extrémisme sous toutes ses formes, d'actualiser les lois relatives à la protection de la femme et d'informer les armées qui se rendent dans les zones de conflits des lois internationales relatives à la protection des civils, notamment les femmes réfugiées et sans abri. Au niveau sanitaire, la jeunesse arabe souligne les multiples initiatives menées dans les pays arabes en matière de protection sanitaire de la femme appelant à multiplier les études et les recherches dans ce domaine et à élaborer des budgets qui tiennent compte du genre social. Le document évoque, aussi, les modèles de réussites dans ce domaine notamment la santé reproductive et la santé Psychologique ainsi que la réduction de la mortalité infantile et maternelle dans certains pays. Par ailleurs, le document souligne la nécessité d'accorder une importance particulière à la question du harcèlement et des agressions sexuelles, à l'analphabétisme, en particulier dans les zones rurales, aux crimes d'honneur, aux mariages précoces et forcés, et à la discrimination sur la base du genre social. Il évoque aussi l'absence des institutions et des mécanismes de protection gouvernementaux ce qui est de nature à limiter la contribution de la femme dans la réalisation du développement durable. La jeunesse arabe propose aussi d'engager des réformes au plan législatif, d'organiser des campagnes de sensibilisation religieuses et culturelles, de soutenir la femme, aux niveaux économiques et politiques, et de faciliter son intégration sociale. Le document souligne, d'autre part, les défis qui se posent au niveau culturel avec la persistance d'un traitement médiatique qui réduit la femme arabe à une marchandise mettant l'accent sur l'absence totale des femmes aux postes de décision dans le domaine de l'information. En outre, le document relève l'importance des programmes d'enseignement sur le genre social et appelle à aménager de plus grands espaces à la femme en sa qualité d'acteur au service de la société d'autant plus que le taux des filles, dans les écoles des pays arabes, a quintuplé, au cours de 2008. Le document souligne, dans le même sens, la nécessité de faire prévaloir les principes de l'entraide, entre la femme et l'homme et d'assurer la formation des responsables religieux et de les sensibiliser aux questions de la femme. Il a été aussi recommandé d'organiser des congrès périodiques, avec la participation de penseurs, de savants et d'hommes de culture, afin de définir une image positive de la femme. Les intervenants au débat ont mis l'accent sur la nécessité de faire participer toutes les catégories des jeunes à la prise de décision et dans les cercles de réflexion, tout en oeuvrant à mobiliser cette catégorie de la société afin qu'elle participe activement à la promotion de la situation de la femme, dans les divers domaines mettant l'accent à ce propos sur l'importance du rôle de la société civile.