TUNIS, 1er Nov 2010 (Rédaction TAP)-La Tunisie ambitionne de consolider les acquis engrangés au cours des deux dernières décennies et de conforter les stratégies visant la réalisation de la sécurité alimentaire durable durant le prochain quinquennat, à travers l'augmentation et la diversification de la production nationale, appelée à répondre aux besoins du marché intérieur et à contribuer à l'effort d'exportation. Au plan quantitatif, il s'agit d'atteindre un taux de croissance de la production de 2,7% par an. La concrétisation de ces objectifs est tributaire du renforcement de la compétitivité du secteur, de l'ouverture aux marchés extérieurs et de l'exploitation optimale des ressources naturelles, tout en veillant à leur préservation. Les efforts sont axés sur l'accélération du rythme de mise en oeuvre des stratégies de développement relatives aux secteurs des grandes cultures, de la pêche, de la culture irriguée et des cultures biologiques et géothermiques, de manière à accélérer la croissance du secteur. La réalisation de ces objectifs est fondée sur les stratégies élaborées par le ministère de l'agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche, pour établir un diagnostic de la situation actuelle du secteur, relever les difficultés et mettre en place les principales orientations à l'horizon de 2016, ainsi que sur le programme présidentiel « ensemble, relevons les défis ». Ainsi, un plan stratégique de développement de la céréaliculture sera mis en œuvre afin d'atteindre l'autosuffisance en blé dur à l'horizon 2014, outre l'exécution d'un plan complémentaire pour développer la contribution du secteur irrigué à la production globale et le renforcement de l'utilisation des nouvelles techniques d'économie d'eau (goutte à goutte) dans les périmètres irrigués. Quant au secteur de l'élevage et de la production de fourrages, les stratégies adoptées en la matière portent sur l'extension des superficies dédiées aux cultures fourragères, d'une part, et le développement de la production de certains fourrages alternatifs aux aliments pour bétail concentrés importés, d'autre part, outre la garantie de semences et plants acclimatés. Les efforts seront, également, axés sur la consolidation de la compétitivité à travers la mise à niveau d'un premier lot de 150 exploitations agricoles sur 3 ans et la mise en place de nouveaux mécanismes de financement adaptés aux mutations qualitatives et technologiques enregistrées dans le secteur. Il s'agit, aussi, d'adopter un programme spécifique pour la promotion des services de mécanisation agricole, de renforcer les liens entre la production agricole et la transformation ainsi que d'encourager les opérateurs exerçant dans le domaine des technologies agricoles à adapter ces dernières aux spécificités de l'agriculture tunisienne et inciter les agriculteurs à utiliser ces procédés modernes. La solution des questions foncières relatives au secteur bénéficiera de l'intérêt requis, dans l'objectif de mieux préserver les exploitations rentables, lutter contre le morcellement de la propriété, réaliser la complémentarité entre la recherche agricole et la production et améliorer le rendement des mécanismes de vulgarisation, outre la restructuration de la formation professionnelle dans l'agriculture et la pêche. Par ailleurs, un label tunisien sera adopté pour les produits agricoles destinés aux marchés extérieurs. Il s'agit, aussi, de mettre à profit l'intégration de la Tunisie à l'économie mondiale, pour développer l'agriculture (libéralisation des échanges commerciaux, impulsion du partenariat et attraction des investissements). Les termes de référence de l'étude relative à la création d'un label national pour les produits agricoles est en cours de préparation. Concernant l'exploitation optimale des ressources naturelles, la mise en œuvre de la deuxième stratégie de mobilisation des ressources hydrauliques et le raccordement des barrages vont se poursuivre. Les interventions viseront, en outre, l'accélération des travaux de conservation des eaux et du sol (CES) à travers l'aménagement de 500 mille hectares au niveau des bassins des oueds, l'entretien de 250 mille hectares, la réalisation de 150 lacs collinaires et de 1500 unités d'épandage. L'année 2010 a été marquée par la mise en œuvre des programmes prévus dans le cadre du XIIème plan 2010/2014 et du programme présidentiel, notamment l'élaboration des termes de référence de l'étude prospective sur le secteur des eaux à l'horizon 2050. Il s'agit, également, de poursuivre les efforts déployés dans le cadre de la mise en œuvre du programme national de dessalement de l'eau de mer et de consolider les programmes de plantation d'arbres avec la réalisation de 10 mille hectares d'arbres forestiers et de plants fourragers jusqu'à fin août 2010, l'aménagement de 6000 hectares de pâturages, la plantation de 4000 hectares de cactus inerme et l'installation de brise-vent sur une superficie de 150 hectares dans les zones sahariennes. Par ailleurs, les travaux de mise en place d'une base de données au profit des agriculteurs et des exploitations concernés par le programme de réalisation de l'autosuffisance en blé dur durant le prochain quinquennat, ont été lancés. De même, le programme de mise à niveau des exploitations agricoles et de promotion de la qualité a déjà démarré.