GABES 17 nov 2010 (TAP) - Les services agricoles dans le gouvernorat de Gabès, viennent de mettre au point une série de programmes incitatives pour encourager les cultures industrielles, le henné en particulier. La notoriété des variétés du henné de Gabès, connues pour leur haute qualité et leur longue tenue, a franchi le territoire tunisien pour s'imposer sur les marchés internationaux sous le nom « henné de Gabès ». Au cours de la saison écoulée, la région a réalisé 980 ha de cultures industrielles (Henné, tabac) pour une production de 1470 tonnes, un chiffre appelé à augmenter à travers l'intensification de la culture du henné (Tawsania Inermis ou Tawsania Alba), le cosmétique du terroir le plus employé par les habitants de la région. Bien que le henné soit très défendu par les gabésiennes, en tant que rituel pratiqué lors des fêtes de mariage et de circoncision, ainsi que pendant les cérémonies funèbres, sa production a, remarquablement, baissé, ces dernières années, cédant la place à de nouvelles cultures à haute productivité économique. Ce manque d'intérêt à cette plante s'explique par la baisse de la production, en raison de la raréfaction des pluies qui nuit sensiblement à la qualité de l'arbuste. Autre défi auquel fait face le henné de Gabès, la rude concurrence d'un produit importé, prêt à l'utilisation écoulé sur le marché parallèle. Selon les producteurs, les difficultés rencontrées par ce produit du terroir sont aussi liées, aux circuits de commercialisation. Depuis la nuit des temps, plusieurs pratiques et coutumes populaires ont été associées à cette plante. Le henné est aussi un art qui s'est développé au fil des ans. Ses modes de préparation ont beaucoup changé. De même pour son application sur la main, lors des cérémonies de mariage, qui a pris de nouvelles formes graphiques d'une profonde symbolique. A Gabès, l'on distingue entre les variétés propres à chaque saison « Boulila » en automne, et « pêche » ou "rouge" en été. L'attachement des habitants de la région à cet art séculaire aux dimensions culturelles et sociales est reconnaissable par la dynamique que connaît, à longueur d'année, le souk du henné à Jara qui continue à drainer un grand nombre de visiteurs locaux et étrangers séduits par cette plante sacrée aux vertus colorantes, cosmétiques et thérapeutiques.